La compréhension du stress oxydant passe par une bonne connaissance de la réactivité des diverses espèces réactives de l’oxygène (ERO). Des dommages cellulaires peuvent être induits par une surproduction de ces espèces et/ou par un déficit des systèmes antioxydants protecteurs. Toutefois, les ERO ne présentent pas seulement des effets délétères et jouent des rôles clés dans la signalisation cellulaire et dans la régulation de l’expression de gènes « redox-sensibles ». À côté des ERO, les espèces réactives de l’azote (ERN), avec comme chef de file le monoxyde d’azote (NO), ont pris une place considérable en biologie et ont conduit au terme de « stress nitrosant » visant en particulier les dommages induits par une espèce très réactive, le peroxynitrite, résultant de la réaction du radical superoxyde sur le NO. Stress oxydant et stress nitrosant ont ainsi pu être impliqués dans de nombreuses pathologies, en particulier les maladies cardiovasculaires, le diabète sucré, les maladies neurodégénératives. Des stratégies nutritionnelles basées sur une alimentation riche en antioxydants, voire des supplémentations en antioxydants, ont ainsi pu voir le jour, et pourraient constituer des thérapeutiques adjuvantes dignes d’intérêt. À la lumière de l’ensemble de ces données, la biochimie radicalaire doit être considérée comme une discipline à part entière.

Understanding the notion of oxidative stress implies a good knowledge of the reactivity of the different reactive oxygen species (ROS). Cell damage can be induced by an overproduction of these species and/or by a deficiency in the protective antioxidant systems. Nevertheless, ROS do not display only deleterious effects and play key-roles in cell signalisation and regulation of the expression of redox sensitive genes. Besides ROS, reactive nitrogen species (RNS) with nitric oxide (°NO) as leader element, are widely involved in biology and lead to the term « nitrosative stress » that particularly describes the damage induced by peroxynitrite, a species formed by reaction between superoxide anion and °NO. Nutritional strategies have been based on antioxidant-rich diets, or on supplementation with antioxidants; they could constitute adjunct therapies of interest. Given all these data, radical biochemistry must be considered as a specific discipline.