À propos d’un modèle animal de la dépression - 20/02/08
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La dépression est une maladie multifactorielle et des facteurs génétiques jouent un rôle dans son étiologie. La compréhension de sa physiopathologie requiert des modèles expérimentaux qui miment la pathologie. Dans cette revue nous décrivons un modèle élaboré par une reproduction dirigée de souris présentant des réponses remarquablement différentes dans l’épreuve de la suspension par la queue, un paradigme de stress utilisé pour cribler des antidépresseurs potentiels. Ainsi, les souris « résignées » sont essentiellement immobiles dans l’épreuve de la suspension par la queue, ainsi que dans l’épreuve de la nage forcée pratiquée selon Porsolt ; elles présentent une consommation réduite d’une solution de saccharose (2 %) agréable au goût. De plus, les souris « résignées » présentent des modifications du cycle veille-sommeil ressemblant à celles communément observées chez les malades déprimés, notamment un sommeil plus léger et plus fragmenté, avec une augmentation de la durée du sommeil paradoxal. Comparées aux souris « non résignées », elles ont des taux basaux de corticostérone sérique plus élevés et une vitesse de renouvellement de la sérotonine plus faible dans l’hippocampe. De façon remarquable, la stimulation de l’autorécepteur sérotoninergique 5-HT1A induit une hypothermie plus grande et une inhibition de plus forte de l’activité électrique du neurone sérotoninergique du noyau du raphé dorsal chez les souris « résignées » que chez les souris « non résignées ». Ainsi, les souris « résignées » présentent une diminution du tonus sérotoninergique, qui évoque celui associé à la dépression endogène humaine. Finalement, tant les altérations comportementales que le dysfonctionnement sérotoninergique peuvent être améliorés par l’administration chronique de l’antidépresseur fluoxétine. La lignée des « Souris dépressives Rouen » peut constituer une opportunité pour approcher les gènes influençant la susceptibilité à la dépression et pour rechercher les substrats neurophysiologiques et neurochimiques sous-tendant les effets antidépresseurs.
Comments on an animal model of depression. |
Depression is a multifactorial illness and genetic factors play a role in its etiology. The understanding of its pathophysiology relies on the availability of experimental models potentially mimicking the disease. Here is presented a model built up by selective breeding of mice with strikingly different responses in the tail suspension test, a stress paradigm aimed at screening potential antidepressants. Indeed, “helpless” mice are essentially immobile in the tail suspension test, as well as the Porsolt forced-swim test, and they show reduced consumption of a palatable 2% sucrose solution. In addition, helpless mice exhibit sleep-wakefulness alterations resembling those classically observed in depressed patients, notably a lighter and more fragmented sleep, with an increase pressure of rapid eye movement sleep. Compared with “nonhelpless” mice, they display higher basal serum corticosterone levels and lower serotonin metabolism index in the hippocampus. Remarkably, serotonin1A autoreceptor stimulation induced greatest hypothermia and inhibition of serotoninergic neuronal firing in the nucleus raphe dorsalis in helpless than in nonhelpless mice. Thus, helpless mice exhibit a decrease in serotoninergic tone, which evokes that associated with endogenous depression in humans. Finally, both the behavioral impairments and the serotoninergic dysfunction can be improved by chronic treatment with the antidepressant fluoxetine. The helpless line of mice may provide an opportunity to approach genes influencing susceptibility to depression and to investigate neurophysiological and neurochemical substrates underlying antidepressant effects.
Mots clés : Modèle animal , Dépression , Antidépresseur , Sommeil , Sérotonine
Keywords:
Animal model
,
Depression
,
Antidepressant
,
Sleep
,
Serotonin
Plan
© 2004 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 62 - N° 5
P. 332-342 - septembre 2004 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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