Au cours du xx ^e siècle, l’exposition environnementale aux champs électromagnétiques générés par l’activité humaine a augmenté régulièrement, parallèlement à la demande d’énergie électrique. Nous sommes donc tous exposés à un ensemble complexe de champs électriques et magnétiques de faible intensité. Les niveaux d’exposition de la population générale sont de 5 à 50 V/m pour les champs électriques et de 0,01 à 0,2 µT pour les champs magnétiques. Les champs en cause sont essentiellement ceux liés à l’utilisation du courant électrique (très basse fréquence, 50 Hz en France, 60 Hz aux États-Unis) et ceux liés à l’utilisation de téléphone portable (radiofréquence, 900 et 1 800 MHz). La question du risque éventuel sur la santé par exposition aux champs électriques et/ou magnétiques est devenue une préoccupation des scientifiques et un important débat public.

Un certain nombre d’expertises, conduites en particulier par l’OMS, ont conclu en s’appuyant sur l’examen approfondi des publications scientifiques issues de nombreux pays, que les données actuelles ne permettent pas d’affirmer l’existence d’effets sanitaires ; toutefois, notre connaissance des effets biologiques des champs électromagnétiques comporte encore certaines lacunes qui devront être comblées. En effet, les nombreuses études épidémiologiques relatives à l’apparition de cancer par exposition aux champs électromagnétiques sont conflictuelles. Dans tous les cas, l’augmentation du risque, lorsque celui-ci est décrit, est toujours faible. La mesure du Risque Relatif (RR) qui établit la relation est de l’ordre de 2 à 3. Actuellement, certains travaux portant sur le risque de leucémie chez l’enfant en cas d’exposition aux champs électromagnétiques de très basse fréquence générés dans leur habitation indiquent que ce risque peut exister lorsque les enfants sont soumis de façon chronique à une exposition supérieure à 0,4 µT (le risque relatif est de l’ordre de 2). Dans le domaine des radiofréquences, l’utilisation croissante du téléphone portable (38 millions d’utilisateurs en France) et leurs antennes-relais sont un autre sujet de préoccupation pour les effets sur la santé qu’ils sont susceptibles de produire. Les études de grande envergure, impliquant de nombreux pays, réalisées actuellement dans le cadre de l’OMS devraient apporter des éléments de réponse aux questions en suspens.

During the twentieth century, environmental exposure to electromagnetic fields generated by human activity has increased regularly, at the same time as the quest for electrical energy. Therefore we are all exposed to a complex set of electric and magnetic fields of weak intensity. The levels of exposure of the general population range from 5 to 50 V/m for electric fields and from 0.01 to 0.2 µT for magnetic fields. Fields in cause are essentially those associated to the use of the electric current (extremely low frequency, ELF: 50 Hz in France, 60 Hz in the United States) and those related to the use of cell phones (radio frequency: 900 and 1 800 MHz). The question of the possible risk on health by exposure to electric and/or magnetic fields became a concern to scientists and is now an important public debate.

A number of expertises, led in particular by the WHO, leaning on the careful inspection of scientific publications from numerous countries, conclude that current data do not allow to assert the existence of sanitary effects; however our knowledge of the biologic effects of electromagnetic fields still contains certain gaps which should be filled. Indeed, the numerous epidemiological studies relative to the occurrence of cancer by exposure to electromagnetic fields are conflicting. In every case the increase of the risk, when described, is always weak. The measure of the Relative Risk (RR) which establishes the relation is approximately 2-3. At present, some data concerning the risk of childhood leukemia in the event of exposure of ELF generated in the home indicate that this risk can exist when children are chronically exposed to more than 0.4 µT (the relative risk is in the order of 2). In the field of radio frequencies, the increasing use of cellphones (38 million users in France) and their antennae - basis are another subject of concern for the effects on health they are susceptible to produce. Large-scale studies, implying numerous countries, carried on at present within the framework of the WHO should bring elements of answer to the unresolved questions.