Hypothermie peropératoire non provoquée chez l'adulte - 01/01/98
Eric Delva : Praticien hospitalier d'anesthésie-réanimation
André Lienhart : Professeur des Universités, praticien hospitalier d'anesthésieréanimation.
Département d'anesthésie-réanimation, hôpital Saint-Antoine, 184, rue du faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris France
Résumé |
L'installation d'une hypothermie peropératoire, le plus souvent modérée (
34-35 °C), est habituelle en l'absence de moyens de prévention. Après une chute rapide initiale, liée à une redistribution interne de chaleur, la constitution d'une dette calorique, favorisée par l'altération des réponses thermorégulatrices par les agents de l'anesthésie, est la principale cause de l'hypothermie. La réapparition, vers 34,5 °C, de la vasoconstriction thermorégulatrice explique la stabilisation plus tardive de la température centrale. Les mêmes mécanismes expliquent l'hypothermie observée sous anesthésie rachidienne. L'hypothermie peut être plus sévère chez les patients âgés et dans certaines chirurgies majeures très hémorragiques. Des études cliniques récentes ont montré la responsabilité propre de l'hypothermie dans la survenue de complications périopératoires (ischémie myocardique et troubles du rythme, saignement chirurgical, abcès de paroi, cicatrisation retardée) qui peuvent allonger la durée d'hospitalisation. La seule prévention efficace est le réchauffement cutané peropératoire par couvertures chauffantes, électriques ou à air chaud pulsé. Le réchauffement des produits sanguins est indispensable en cas de transfusion rapide. La prévention de l'hypothermie peropératoire fait désormais partie de la prise en charge du patient anesthésié, sauf si un effet bénéfique de l'hypothermie est recherché, telle la protection contre l'ischémie cérébrale.
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