Exploration cardiovasculaire préopératoire - 01/01/96
Hôpital Beaujon, 100, boulevard du Général Leclerc, 92110 Clichy. Université Paris VII, formation de recherche sur la prévention des complications cardiovasculaires périopératoires : association Claude Bernard France
Résumé |
L'augmentation de la mortalité et de la morbidité périopératoire chez le patient atteint d'une maladie cardiovasculaire est un fait démontré depuis les années 1950 et régulièrement confirmé depuis [1 , 22 , 23 , 41 , 93 , 97 , 99 , 103] .
Les études consacrées à ce thème sont très nombreuses et les résultats parfois contradictoires rendent difficile l'établissement d'un schéma simple concernant l'évaluation cardiovasculaire préopératoire. La multiplication, ces dernières années, des méthodes d'investigation cardiovasculaire a compliqué le problème car le recul est souvent insuffisant pour valider, sur de grandes séries, les données préliminaires évaluant l'apport d'une nouvelle technique à partir de petits échantillons [70] . La confusion est encore majorée par la double, voire la triple origine des investigations menées sur ce thème. En effet, les cardiologues, les chirurgiens et les anesthésistes se sont intéressés à cette question. L'implication des cardiologues dans ce problème a été précoce, antérieure même à celle des anesthésistes, dans la mesure où la symptomatologie cardiovasculaire de nombreux accidents périopératoires les a fait rattacher à tort, à un problème en relation avec une maladie cardiovasculaire. Il est bien connu maintenant que beaucoup d'arythmies, de modifications de la pression artérielle ou d'arrêts cardiaques sont la conséquence d'anomalies non liées à une maladie cardiovasculaire (hypoxémie, hypercapnie, choc anaphylactique, etc). Leur prévention n'a rien à voir avec l'évaluation cardiovasculaire. Elle relève exclusivement de la technique anesthésique et des règles de sécurité régissant la conduite de l'anesthésie. Quoi qu'il en soit, l'origine de l'étude est à prendre en considération pour déterminer si la prise en charge périopératoire a été évaluée ou si seule l'exploration préopératoire a été testée. En effet, les techniques anesthésiques et chirurgicales ont une influence sur les complications. La façon d'aborder le problème en intégrant ou non le rôle de la stratégie peropératoire est bien entendu décisif quand les études sont comparées entre elles. La synthèse critique des renseignements fournis par toutes ces études permet de définir une évaluation cardiovasculaire préopératoire adaptée dont le but est d'apprécier le risque opératoire pour élaborer un schéma thérapeutique visant à éviter les complications cardiovasculaires périopératoires chez le patient atteint ou suspect d'être atteint d'une maladie cardiovasculaire. Le schéma retenu tient compte nécessairement du fait que les examens complémentaires systématiques sont inutiles, coûteux et source d'erreurs d'interprétation éventuellement préjudiciables (report d'intervention et désagréments occasionnés par un nouvel examen). La prescription des examens est basée sur une analyse précise du contexte clinique du patient (cardiopathie et intervention prévue). L'exploration cardiovasculaire préopératoire a donc pour but de définir la stratégie de prise en charge périopératoire du patient. Toutes ses composantes doivent avoir un impact dans la décision se traduisant par une réduction de la mortalité périopératoire [73] .
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