Incidence des lésions traumatiques chez les joueurs de football professionnels - 19/02/08
pages | 9 |
Iconographies | 5 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
L'objectif de ce travail est d'évaluer l'incidence des lésions traumatiques dans une équipe de football professionnelle de 1 re division du championnat argentin. Ayant appartenu à l'équipe médicale du club « Gimnasia y Esgrima » de La Plata pendant 11 années consécutives (1991-2002), nous avons réalisé une étude prospective sur 7 ans (1995 à 2001 inclus) afin de déterminer la fréquence et la gravité des lésions apparues pendant les entraînements et les compétitions dans un groupe constitué au total de 86 joueurs.
Nous avons pratiqué 12 040 consultations à l'occasion de 2 021 entraînements et 542 matches officiels, au cours desquels furent diagnostiquées 3 119 pathologies : 18,7 % de type « clinique » et 81,3 % de type traumatologique, ces dernières regroupées en lésions musculo-tendineuses, articulaires ou autres. Chacune d'elles a été localisée en fonction de la structure anatomique lésée, de son mécanisme lésionnel et en se fondant sur la classification de J. Dvorak et A. Junge, publiée dans le supplément de l' Am J Sports Med de l'année 2000, mais modifiée par notre équipe en 4 grades de gravité croissante. Les lésions de grade I (bénignes) sont prédominantes avec 2 345 lésions (92,4 %), suivies de celles de grade II (moyennes) au nombre de 92 (3,6 %), de grade III (graves) 52 (2,3 %) et enfin de grade IV (sévères) 40 (1,5 %).
L'incidence des lésions a été de 9,1 % par joueur pour 1000 heures d'exposition au risque, comprenant entraînements, matches amicaux et officiels. Il a été constaté une nette prédominance des lésions du membre inférieur (84,8 %) par rapport au reste du corps : rachis (7,1 %), membre supérieur (5,7 %), thorax (1,2 %) et tête (0,9 %).
La région du membre inférieur la plus touchée est la cuisse (43,9 %) suivie dans l'ordre par la jambe (13,8 %), le genou (9,6 %) et la cheville (8,1 %). Le genou est l'articulation la plus souvent atteinte de lésions de grade IV, représentées par les entorses graves.
Les pathologies les plus fréquentes furent les lésions musculaires, localisées le plus souvent au droit fémoral. En revanche, nous avons constaté une égalité entre les lésions antérieures et postérieures de la cuisse. Le mécanisme de ces lésions musculo-tendineuses fut indirect dans 80 % des cas et direct dans 20 %.
L'incidence des fractures a été faible avec 16 cas (0,6 %) : 7 du membre supérieur et 5 du membre inférieur dont 3 sont des fractures de stress.
Il y eut un très faible pourcentage de lésions ayant nécessité un traitement chirurgical : 23 cas, soit 0,9 %, mettant en évidence le choix d'une conduite thérapeutique conservatrice par rapport aux indications chirurgicales.
Nous avons mis au point un programme uniforme d'évaluation clinique et d'examens complémentaires selon la structure anatomique lésée, avec l'objectif d'établir des protocoles visant à la récupération définitive du sportif avec reprise au niveau antérieur.
Il en ressort des conclusions quant aux méthodes pour définir des règles de prévention, établir des diagnostics initiaux de certitude afin de prévoir les délais de récupération et de reprise du sport sans risque de récidive et d'augmenter ainsi la crédibilité de l'équipe médicale.
Nous avons réalisé une étude prospective de 7 ans dans une équipe de football professionnelle jouant en 1 re division du championnat argentin.
Incidence of traumatic injuries in professional soccer players |
Objective : The purpose of this work was to evaluate the incidence of traumatic injuries in a 1 st division professional soccer team in Argentina. This prospective study was conducted to determine the incidence and severity of injuries occuring during professional training and competition.
Material and methods : This prospective study was conducted over a 7-year period (1995-2001) among members of the Gimnasia y Esgrima professional soccer team of La Plata, Argentina. The study group included 86 players who underwent 12,040 examinations during 2,021 training sessions and 542 official games. A total of 3,119 pathological situations were indentified: 18.7% clinical anomalies, 81.3% traumatic injuries (musculotendinous, articular, other). The injured anatomic structure was identified for each traumatic injury. The mechanisms of injury were classified according to the system described by Dvorak and Junge and modified by our group to describe four grades of severity. Grade I (benign) lesions predominated (n=2,345, 92.4%) followed by grade II (moderate) lesions (n=92, 3.6%), and grade III (severe) lesions (n=52, 2.3%) and finally grade IV (very severe) lesions (n=40, 1.5%)
Results : Injury incidence was 9.1% per player per 1000 hours exposure to risk (including training sessions, official games, and unofficial games). Injury to the lower limb predominated (84.8%) compared with other body regions: spine (7.1%), upper limb (5.7%), thorax (1.2%), head (0.9%). For the lower limb injuries, localizations were the thigh (43.9%), the leg (13.8%), the knee (9.6%), and the ankle (8.1%). The knee joint was the most frequent articular localization with grade IV lesions, generally severe sprains. The most frequent pathologies were muscle injuries, generally involving the rectus femoris, with an equivalent number of injuries involving the anterior and posterior aspects of the thigh. The mechanism was indirect in 80% and direct in 20%. The incidence of fractures was low (n=16, 0.6%): seven upper limb fractures and five lower limb fractures including three stress fractures. There was a very low incidence of lesions requiring surgical treatment (n=23, 0.9%), highlighting the choice of conservative treatment over surgery.
Discussion : We developed a uniform protocol for clinical evaluation and complementary explorations based on the anatomic structure injured. The objective of this protocol was to achieve definitive recovery of former athletic performance.
Conclusions : Our experience allowed us to draw conclusions concerning preventive methods, and initial diagnostic procedures allowing certain diagnosis in order to predict the time of recovery and resumed sports activities without recurrence.
Mots clés : épidémiologie du football , traumatologie du football , football
Keywords:
epidemiology of soccer
,
traumatology of soccer
,
soccer
Plan
© 2004 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 21 - N° 1
P. 5-13 - mars 2004 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?