Les auteurs ont passé en revue 44 dossiers de tendinopathies rotuliennes opérées, soit 48 genoux. Il s'agit de sportifs de niveau régional, national et international, hospitalisés au CERS entre 1994 et 1998.

Les dossiers ont été répartis en 2 groupes selon le délai d'admission après l'intervention, moins de 45 jours et entre 45 et 90 jours. Les patients admis au-delà de 90 jours ont été exclus de ce travail. Pour les besoins de l'étude, un questionnaire a été envoyé au patient, à distance du séjour au CERS, afin de connaître l'évolution.

Quatre-vingt un pour cent des patients sont de sexe masculin, avec un âge moyen de 23 ans. Dans 88 % des cas il s'agit d'une pathologie dégénérative micro-traumatique.

Le taux de réponses au questionnaire est de 41 %. Tous les patients ont repris le sport, avec un délai moyen de 8 mois (extrêmes : 2 à 24 mois). Les reprises tardives du sport sont parfois sans rapport avec l'intervention, mais peuvent être la conséquence de problèmes personnels notamment le suivi d'études. Parmi les patients qui ont répondu au questionnaire, une proportion relativement élevée, soit près d'un tiers, restent douloureux. Mais si l'on accepte comme bons résultats les patients non douloureux et/ou ayant retrouvé leur niveau sportif antérieur, cela représente 72 % d'entre eux.

Les auteurs discutent les résultats de l'étude et les modalités de la rééducation. Ils mettent en avant l'intérêt d'un travail du quadriceps en chaîne fermée, au décours de l'intervention, car peu contraignant pour l'appareil extenseur. La mise en oeuvre d'un travail excentrique du quadriceps, à distance de l'intervention, est importante pour améliorer les propriétés mécaniques du tendon.

Il apparaît à travers cette étude que les résultats de la chirurgie de la tendinopathie rotulienne sont assez aléatoires, notamment en terme de douleur et de délais de reprise du sport. L'intrication, dans un certain nombre de cas, d'un syndrome fémoro-patellaire, en particulier d'une chondropathie de la pointe de la rotule peut expliquer, certains résultats décevants.

We reviewed 44 files of patients (48 knees) operated for lesions of the patellar tendon. The patients were high-level athletes hospitalized at the CERS rehabilitation center between 1994 and 1998.

Patient files were divided into 2 groups by delay from surgery to admission: less than 45 days and 45-90 days. Patients admitted more than 90 days after surgery were excluded from this study. A questionnaire was sent to each patient late after discharge to determine outcome. Male sex predominated (81 %). Mean age of the patients was 23 years (SD 5 yr). In 88 % of the cases, there was a microtraumatic degenerative disorder.

The rate of response to the questionnaire was 41 %. All patients had resumed their sports activities after a mean delay of 8 months (SD 6 months, range 2-24 months). Factors other than the patellar situation, particularly schooling, predominated in those who resumed sports activities late. A relatively large proportion, about one-third, of the patients who responded to the questionnaire, complained of pain. Accepting good outcome to include patients with no pain and/or who returned to their sports activity at the former level, the rate of good outcome was 72 %.

We draw attention to the importance of working the quadriceps muscle after surgery as this places little stress on the extensor system. Off-center work of the quadriceps, late after the operation, is important to improve the mechanical properties of the patellar tendon.

This study shows that the results of surgery for patellar tendinopathy vary greatly, particularly in terms of pain and delay to resumption of sports activities. Some of the less satisfactory results might be explained by concomitant femoro-patellar syndrome and particularly chondropathy of the patellar apex.