L’hyperostose vertébrale ankylosante ou maladie de Jacques Forestier et Jaume Rotés-Quèrol, encore appelée dans la littérature anglo-saxone diffuse idiopathic skeletal hyperostosis (DISH) est une ossification des enthèses (« enthésopathie »). Il faut deux (selon Forestier) ou trois (selon Resnick) ponts intervertébraux contigus pour affirmer l’hyperostose, ainsi que des disques corrects (contrairement à l’arthrose rachidienne) et l’absence de fusion des sacro-iliaques ou des articulaires postérieures (contrairement à la spondylarthrite). Selon que l’on retient deux ou trois ponts pour définir la maladie, sa prévalence sera diversement appréciée, mais reste toujours élevée, augmentant avec l’âge et l’obésité. Les atteintes périphériques sont fréquentes, mais en l’absence d’atteinte caractéristique du rachis sont difficiles à rattacher à la maladie. Les atteintes cervicales sont les plus rapportées car elles engendrent des troubles de la déglutition pouvant imposer une chirurgie de décompression. Comme dans la spondylarthrite, les fractures vertébrales sur ces rachis hyperostosiques soudés peuvent passer inaperçues dans un premier temps, mais se déplacer ensuite. Elles sont d’autant plus graves qu’elles touchent souvent le rachis cervical donnant des complications neurologiques majeures. Enfin, l’hyperostose est plus souvent associée à un syndrome métabolique (Odd Ratio : 3,88). D’un point de vue physiopathologique, on a rapporté une diminution du taux sérique de DKK-1 — inhibiteur naturel de l’ostéogénèse — chez les hyperostosiques, comme chez les spondylarthritiques, cela pourrait expliquer le mécanisme d’ossification des enthèses, mais n’est pas confirmé par d’autres auteurs.