Le cancer bronchopulmonaire (CBP) primitif est la première cause de décès par cancer chez l'homme en France. S'il est établi depuis longtemps que le tabac représente le premier facteur de risque d'apparition de ce cancer, le rôle des carcinogènes professionnels ne doit pas être négligé, puisque l'estimation de la fraction des CBP attribuable à des expositions professionnelles se situe actuellement entre 13 et 29 % chez l'homme. Cependant, même si un grand nombre d'agents cancérogènes appartenant au groupe 1 du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) (agents cancérogènes certains pour l'homme) ont été identifiés en milieu de travail, le rôle des facteurs professionnels dans la genèse de ces cancers est souvent méconnu, en raison du long délai écoulé entre le début de l'exposition aux cancérogènes et l'apparition du cancer, mais également parce que l'origine professionnelle d'un CBP ne s'accompagne d'aucun caractère anatomoclinique et/ou pronostique spécifique. Les CBP professionnels représentent un important problème de santé publique, de par leur fréquence et leur gravité. Il est donc indispensable de repérer les nuisances et situations d'expositions professionnelles en cause, afin de mettre en place des stratégies de prévention efficaces, associées à une surveillance étroite des salariés potentiellement exposés. Enfin, devant un patient atteint de CBP, l'identification d'une relation avec son activité professionnelle doit systématiquement être recherchée, afin de permettre au patient d'entreprendre d'éventuelles démarches en vue d'une indemnisation de sa pathologie.