Les troisièmes molaires (ou M3) sont à l'origine de la plupart des accidents d'évolution des dents dans l'espèce humaine. Il s'agit d'incidents rencontrés quotidiennement, constitués essentiellement de phénomènes infectieux qui touchent principalement la M3 inférieure. L'embryogenèse et la phylogenèse expliquent en grande partie sa pathologie, sa propension à l'enclavement, l'inclusion et la rétention ; des arguments prédictifs fiables, qui permettraient une prévention raisonnée, font défaut. S'il est clair qu'un axe défavorable est annonciateur d'une éruption perturbée, le problème de la place disponible au niveau de l'angle est, lui, imprévisible. Un nombre conséquent de ces dents occasionnera donc des accidents le plus souvent simples à type de péricoronarite, accompagnée ou non de phénomènes ganglionnaires. Si ces cellulites se compliquent, elles peuvent mettre en jeu le pronostic vital en raison, d'une part, de la proximité des voies aérodigestives supérieures, d'autre part du syndrome infectieux général. Les accidents d'origine mécanique, en particulier au niveau de la deuxième molaire du bas et les accidents kystiques, évoluent le plus souvent longtemps à bas bruit. Ils peuvent ainsi être découverts tardivement et nécessiter un geste alors délicat dans un environnement anatomique complexe, avec une histologie polymorphe. De nombreuses complications à distance sont rapportées mais il est difficile de les relier avec certitude à la M3. La prévention de toutes ces complications est simple en théorie, elle repose sur l'extraction d'un germe qui risque de poser un problème, essentiellement en raison du manque de place. La prédiction des situations à risque est en revanche extrêmement difficile et ne fait l'objet d'aucun consensus clair.