Prise en charge des complications hémorragiques graves et de la chirurgie en urgence chez les patients recevant un anticoagulant oral anti-IIa ou anti-Xa direct. Propositions du Groupe d’intérêt en Hémostase Périopératoire (GIHP) - mars 2013 - 30/10/13
pages | 10 |
Iconographies | 6 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Les nouveaux anticoagulants oraux (NACO), anti-IIa ou anti-Xa directs, sont destinés à être largement utilisés dans le traitement de la maladie thromboembolique veineuse ou dans la fibrillation atriale en remplacement des antivitamines K (AVK). Comme tout traitement anticoagulant, notamment aux doses dites « curatives », ils sont associés à un risque hémorragique spontané ou provoqué. De plus, une proportion non négligeable de patients traités sera confrontée à la nécessité d’un geste invasif en urgence. Compte tenu de l’absence d’antidote spécifique, les mesures à prendre doivent être définies dans ces situations. Le peu de données disponibles ne permet pas d’émettre des recommandations, mais seulement des propositions qui seront amenées à évoluer en fonction de l’expérience accumulée. Les propositions présentées dans cet article s’appliquent au dabigatran (Pradaxa®) et au rivaroxaban (Xarelto®), les données relatives à l’apixaban et à l’edoxaban étant encore trop peu nombreuses. Pour la chirurgie urgente à risque hémorragique, il est proposé de doser le taux plasmatique du médicament. Des taux inférieurs ou égaux à 30ng/mL, à la fois pour dabigatran et rivaroxaban, devraient permettre la réalisation d’une chirurgie à risque hémorragique élevé. Au-delà, il est convenu, dans la mesure du possible, de reporter l’intervention en surveillant l’évolution de la concentration du médicament. La conduite à tenir est alors définie selon le NACO et sa concentration. Si le dosage du médicament n’est pas disponible immédiatement, des propositions « dégradées » sur la base de tests usuels, TP et TCA, sont présentées. Ces tests ne permettent cependant pas d’évaluer réellement ni la concentration de médicament, ni le risque hémorragique qui en dépend. En cas d’hémorragie grave dans un organe critique, il est proposé de réduire l’effet du traitement anticoagulant par l’utilisation d’un médicament procoagulant non spécifique en première ligne [concentrés de complexe prothrombinique activé (FEIBA® 30–50U/kg) ou non activé (CCP 50U/kg)]. En dehors de cette situation, pour tout autre type d’hémorragie grave, l’administration d’un médicament procoagulant, potentiellement thrombogène chez ces patients, sera discutée en fonction du taux de NACO et des possibilités d’hémostase mécanique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
New direct oral anticoagulants (NOAC), inhibitors of factor IIa or Xa, are expected to be widely used for the treatment of venous thromboembolic disease, or in case of atrial fibrillation. Such anticoagulant treatments are known to be associated with haemorrhagic complications. Moreover, it is likely that such patients on long-term treatment with NOAC will be exposed to emergency surgery or invasive procedures. Due to the present lack of experience in such conditions, we cannot make recommendations, but only propose management for optimal safety as regards the risk of bleeding in such emergency conditions. In this article, only dabigatran and rivaroxaban were discussed. For emergency surgery at risk of bleeding, we propose to dose the plasmatic concentration of drug. Levels inferior or equal to 30ng/mL for both dabigatran and rivaroxaban, should enable the realization of a high bleeding risk surgery. For higher concentration, it was proposed to postpone surgery by monitoring the evolution of the drug concentration. Action is then defined by the kind of NOAC and its concentration. If the dosage of the drug is not immediately available, proposals only based on the usual tests, PT and aPTT, also are presented. However, these tests do not really assess drug concentration or bleeding risk. In case of severe haemorrhage in a critical organ, it is proposed to reduce the effect of anticoagulant therapy using a nonspecific procoagulant drug (activated prothrombin concentrate, FEIBA, 30–50U/kg, or non-activated 4-factors prothrombin concentrates 50U/kg). For any other type of severe haemorrhage, the administration of such a procoagulant drug, potentially thrombogenic in these patients, will be discussed regarding concentration of NACO and possibilities for mechanical haemostasis.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Chirurgie, Hémorragie, Anticoagulants oraux, Anti-IIa, Anti-Xa, Urgence, Réversion
Keywords : Surgery, Haemorrhage, Oral anticoagulant, Anti-IIa, Anti-Xa, Emergency, Reversal
Plan
☆ | Membres du Groupe d’Intérêt en Hémostase Périopératoire (GIHP) : P. Albaladejo (anesthésie-réanimation, Grenoble), S. Belisle (anesthésie, Montréal, Canada), N. Blais (hématologie, Montréal, Canada), F. Bonhomme (anesthésie-réanimation, Genève, Suisse), A. Borel-Derlon (hématologiehémostase, Caen), J.-Y. Borg (hémostase, Rouen), J.-L. Bosson (biostatistique, Grenoble), A. Cohen (cardiologie, Paris), J.-P. Collet (cardiologie, Paris), E. de Maistre (hématologie, Dijon), P. de Moerloose (angiologie-hémostase, Genève, Suisse), P. Fontana (angiologie-hémostase, Genève, Suisse), A. Godier (anesthésie-réanimation, Paris), Y. Gruel (hématologie, Tours), J. Guay (anesthésie, Montréal, Canada), J.F. Hardy (anesthésie, Montréal, Canada), Y. Huet (cardiologie, Paris), B. Ickx (anesthésie-réanimation, Bruxelles, Belgique), B. Jude (hématologie, Lille), S. Laporte (unité de recherche clinique, Saint-Étienne), D. Lasne (hématologie, Paris), J. Llau (anesthésie, Valencia, Espagne), T. Lecompte (hématologie, Genève, Suisse), G. Le Gal (médecine interne, Brest), D. Longrois (anesthésie-réanimation, Paris), E. Marret (anesthésie-réanimation, Paris), P. Mismetti (pharmacologie clinique, Saint-Étienne), S. Motte (pathologie vasculaire, Bruxelles, Belgique), N. Nathan (anesthésie-réanimation, Limoges), Y. Ozier (anesthésie-réanimation, Paris), G. Pernod (médecine vasculaire, Grenoble), N. Rosencher (anesthésie-réanimation, Paris), C.M. Samama (anesthésie-réanimation, Paris), S. Schlumberger (anesthésie-réanimation, Suresnes), J.F. Schved (hématologie, Montpellier), P. Sie (hématologie, Toulouse), A. Steib (anesthésie-réanimation, Strasbourg), S. Susen (hématologie transfusion, Lille), E. van Belle (cardiologie, Lille), P. van Der Linden (anesthésie-réanimation, Bruxelles, Belgique), A. Vincentelli (chirurgie cardiaque, Lille) et P. Zufferey (anesthésie-réanimation, Saint-Étienne). |
Vol 32 - N° 10
P. 691-700 - octobre 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?