Chez l’enfant, l’utilisation de la technique de reconstruction osseuse de Masquelet est rapportée pour combler les résections de tumeurs malignes et pour le traitement des pseudarthroses congénitales de tibia. Nous présentons une série rétrospective pédiatrique dont la perte de substance osseuse a été traitée par cette technique.

Entre 2006 et 2011, 14 enfants ont bénéficié d’une reconstruction osseuse par cette technique dans le cadre de traumatismes, de lésions tumorales ou de pseudarthroses congénitales. L’âge moyen au premier temps était de 10,6ans (12–17). Le pourcentage d’os reconstruit et la date de consolidation osseuse ont été évalués sur des radiographies standard. Les complications ont été répertoriées.

Le pourcentage moyen d’os reconstruit était de 32,8 % (13,9–51). Le recul moyen était de 30 mois (1–63). Le délai de consolidation moyen était de 9,5 mois (2–25). Les complications étaient marquées par 35 % de pseudarthroses secondairement consolidées après greffe et synthèse rigide. Deux cas de désunions cutanées ont été notés. Enfin une résorption massive de la greffe a été constatée dans 1 cas.

Une anomalie technique a été retrouvée pour chacun des cas de pseudarthrose (manchonnage insuffisant par le ciment ou ostéosynthèse insuffisamment rigide). Ces grandes proportions d’os à reconstruire impliquent l’utilisation d’une grande quantité d’autogreffe, facteur limitant chez les enfants très jeunes. Pour augmenter le volume des greffons, une allogreffe osseuse en copeaux peut être ajoutée et/ou une baguette tibiale pour les plus grandes reconstructions. Cette série pédiatrique montre la possibilité de reconstruire en moyenne un tiers de la longueur de l’os. L’apparente simplicité de la technique nécessite une rigueur d’exécution tant sur le plan du manchonnage par le ciment que sur le plan de la stabilité du montage.

IV : étude rétrospective.