L’hypocondrie est sans doute une des affections les plus difficiles à manier en termes psychopathologiques et thérapeutiques. Mal aimée et pourtant très fréquente chez la personne âgée, elle partage avec la mélancolie nombre de caractéristiques communes, même si le rapport à la culpabilité est sensiblement différent. Par la relation très singulière qu’il entretient avec le corps, l’hypocondriaque ne peut laisser aucun médecin indifférent, et depuis Molière rien ne semble empêcher de voir perdurer l’image du patient qui se plaint jusqu’à l’absurde de son mal imaginaire. Pourtant, il semble bien que le traitement consiste à apprendre au patient à aimer cet ennemi qu’est la maladie présumée plutôt qu’à vouloir le détruire afin de faire de la plainte autre chose qu’une raison supplémentaire de malentendu entre soignant et soigné.

Hypochondria is likely one of the disorder the more difficult to cope with, in matter of psychopathology or of treatment. Even if not well accepted by medical staff, it is nevertheless particularly frequent in elderly. It shares with melancholia numerous common characteristics, even if its links to culpability are rather different. It presents a singular relationship with the body, and by that way, cannot let indifferent a medical practitioner. We know, owing to Moliere, that nothing can alter an image of complaining patient, even though build on an absurd fake disease. Treating an illness consists on helping patients to like a foe disguise as a presumed disease rather than to heal it, so feeding misunderstanding between them and their caregivers.