Peu de séries dans la littérature évaluent les résultats à long terme des prothèses totales de coude.

Quinze patients porteurs d’une prothèse de Coonrad-Morrey ont pu être revus avec un recul de plus de dix ans. Il s’agissait de neuf femmes pour six hommes de 55ans d’âge moyen au moment de l’intervention. La pathologie sous-jacente était une polyarthrite rhumatoïde dans huit cas, une arthrose post-traumatique dans cinq cas, un rhumatisme psoriasique dans un cas et une séquelle d’arthrite de l’enfance dans un cas. La prothèse avait été mise en première intention dans 11 cas et dans le cadre d’une reprise chirurgicale dans quatre cas.

Au recul de 136 mois (120–160), le MEPS atteignait 82±14 points (60–100) avec un score quick-DASH de 41 points (13–83). Quatorze patients ne présentaient aucune douleur ou qu’une douleur minime, avec dans six cas la récupération d’un arc fonctionnel de mobilité. La fonction était normale pour huit des 15 patients. L’analyse radiographique retrouvait des liserés autour de l’implant huméral dans six cas, aucun n’étant complet, et autour de l’implant ulnaire dans huit cas, dont cinq étaient complets avec descellement et migration de l’implant dans deux cas. L’usure des paliers en polyéthylène au niveau de la charnière était modérée dans cinq cas et sévère dans trois cas. Il existait une complication dans dix cas nécessitant une révision dans trois cas. Le taux de survie était de 100 % à cinq ans et de 90 % à dix et 13ans.

La prothèse de Coonrad-Morrey donne des résultats satisfaisants qui perdurent avec le recul. Cependant, l’apparition de liserés autour de l’implant ulnaire et l’usure des paliers en polyéthylène au niveau de la charnière semblent représenter les éléments vulnérables de cette prothèse dont la faillite apparaît avec le recul.

Niveau IV.