La croissance des dépenses de santé résulte principalement de la dynamique des innovations médicales, et non du vieillissement démographique. Dépensons-nous trop, ou pas assez, pour la santé ? Répondre à une telle question nécessite d’évaluer en unités monétaires la valeur créée par les gains en santé et en longévité obtenus en contrepartie de ces dépenses. Pour les États-Unis, les résultats obtenus suggèrent que les gains associés aux dépenses de soins seraient très largement supérieurs à leur coût. Au lieu de concevoir d’emblée les dépenses de santé comme un coût à comprimer, il est urgent d’organiser, en France, un débat public sur leur niveau désirable, c’est-à-dire conforme aux préférences collectives. Mais il est crucial de gagner en efficience : afin de favoriser l’adhésion des citoyens aux prélèvements obligatoires nécessaires à un système de couverture équitable, il faut améliorer l’organisation du système de soins et les arbitrages sur le panier de soins remboursés.

Health expenditure growth is mostly driven by the dynamic of medical innovations and not by population ageing. Do we spend too much, or not enough, for health care? To answer to such a question, one needs an evaluation in monetary units of the value of health and longevity gains obtained as a counterpart of health expenditures. Computations implemented for the United States of America show that benefits due to health care are much larger than their costs. Instead of conceiving health expenditure as a cost to reduce, there is an urgent need in France for a public debate about their optimal level, i.e. the level in accordance with citizen preferences. However, gains in efficiency play a key role: to favor citizen adherence to taxes that finance equality in coverage, it is of major importance to improve efficiency in health care provision and public decision regarding treatments that are reimbursed.