Refus de prise en charge du patient en soins palliatifs (en phase terminale) à domicile par son médecin généraliste : est-ce une réalité ? - 06/09/13
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Résumé |
Introduction |
Ce travail s’est intéressé aux médecins généralistes qui hésitent à prendre en charge des patients en soins palliatifs en phase terminale à domicile et qui expriment une difficulté ou un désinvestissement dans l’accompagnement de leurs patients. L’objectif de ce travail était d’étudier les motifs qui les poussent à un tel désengagement.
Méthodologie |
Une méthodologie qualitative par entretiens semi-dirigés a été usitée. Vingt médecins sans mode d’exercice particulier (non-ostéopathes, non-homéopathes…) ont été interviewés. L’analyse des entretiens, réalisés auprès de 20 médecins, a été effectuée par deux opérateurs indépendants, selon deux méthodologies : une qualitative par analyse manuelle croisée socio-anthropologique et une analyse lexicale.
Résultats |
Alors même qu’ils ont l’habitude d’accompagner des patients en fin de vie, 13 des médecins interviewés ont exprimé un refus de prise en charge du patient en soins palliatifs. Les sept autres parlaient de refus de prise en charge s’ils se trouvaient exposés à des difficultés. Dans la majorité (70 %) des cas, les médecins interrogés ont exprimé une souffrance personnelle.
Discussion |
L’originalité de ce travail tient au constat, qu’au-delà des difficultés liées aux conditions de travail (lourdeur, chronophagie, solitude, prise de décision éthique) le médecin est en souffrance dans tous les plans de sa vie. Il est enclin à un sentiment d’épuisement professionnel, et met en œuvre des mécanismes d’adaptation pour continuer à exercer. Il refuse de voir mourir son patient qu’il porte dans une vision de vie depuis toujours. Sa vie professionnelle est intimement intriquée avec sa vie personnelle qu’il souhaite « parfaite ». Ces éléments justifient dans certaines situations à eux seuls l’hospitalisation du patient.
Conclusion |
Au-delà de l’amélioration des conditions de travail, et pour répondre aux souhaits légitimes du patient du mourir chez lui, Il semble nécessaire d’accompagner le médecin généraliste psychiquement (soutien), professionnellement (formation continue, pratique collaborative) et aussi socialement (reconnaissance ?).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
This work concerns general practitioners who are reluctant to take on patients in terminal palliative care (in the home), who express having difficulties or who lose interest in caring for these patients. The object of this study was to examine the reasons for the extent of this disinvestment.
Methods used |
A qualitative method by semi-directive interviews was used on 20 general practitioners. The interviews were analysed independently using two different methods, a qualitative socio-anthropological and a lexical analysis.
Results |
Even though they are used to caring for dying patients, 13 general practitioners who were interviewed refused to take on palliative care patients. The seven others refused these patients if there were difficulties involved. In the majority of the cases (70%) the physicians interviewed experienced personal suffering.
Discussion |
The originality of this study lies in the finding that over and above the known daily difficulties (heavy and time consuming workload, loneliness, difficult decision-making) the general practitioners also suffer in other areas of their life, creating an inclination towards professional exhaustion and the need to put into place coping mechanisms in order to continue to practice. They refused to see patients that they have treated over a certain number of years die. Their professional and personal lives are so intimately tied together that they cannot keep them from influencing each other. In certain situations these elements alone would justify hospitalising the patient.
Conclusion |
Looking beyond the improvement of working conditions and in order to answer patients’ legitimate wishes to die at home, it appears necessary to accompany general practitioners psychologically (support groups), professionally (further training) and socially (recognition).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Médecins généralistes, Soins palliatifs, Domicile, Refus de prise en charge
Keywords : General practitioners, Palliative care, Home, Support care refusal
Plan
Vol 12 - N° 2
P. 55-62 - avril 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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