Nous passons en revue la littérature épidémiologique concernant les effets de l’exposition aux contaminants environnementaux sur l’issue de la grossesse. Les effets des expositions intra-utérines sur la santé de l’enfant ne sont pas considérés. Le niveau de preuve le plus élevé concerne le tabagisme passif (effet sur la croissance fœtale), le plomb (hypertension gravidique, mortalité intra-utérine, croissance fœtale), certains polychlorobiphényles (PCB, sur le poids de naissance), et, moins nettement, les polluants atmosphériques (effet sur la croissance fœtale, voire le risque de naissance prématurée). Pour les autres substances, notamment celles peu persistantes dans l’organisme, la littérature est limitée en termes d’estimation des expositions et n’apporte pas d’éléments clairs. En conclusion, la mise en place, généralement assez récente, de cohortes de femmes enceintes avec dosage de biomarqueurs d’exposition, a permis la publication d’un nombre important d’études ; cette littérature suggère un effet de contaminants chimiques persistants dans l’organisme. Concernant les polluants peu persistants (à l’exception de la pollution atmosphérique), la littérature ne fournit pas d’élément définitif sur un effet durant la grossesse ; le recours à des prélèvements biologiques prospectifs répétés pour caractériser les expositions aiderait à lever ces incertitudes.

We review the epidemiological literature on the possible impact of chemical and physical factors on pregnancy outcome. Effects of in-utero exposures on child health are not considered here. The highest levels of evidence concern the effects of passive smoking (on fetal growth), of lead (pregnancy-induced hypertension, fetal growth), of some Polychlorinated Biphenyls (PCB; on fetal growth) and, to a lesser extent, of atmospheric pollutants (on fetal growth and preterm delivery). For the other compounds, in particular non-persistent chemicals, the literature, which is generally based on poor exposure assessment, is less informative. In conclusion, the last decades have witnessed the development of mother-child cohorts in which exposure biomarkers have been assayed, allowing a large number of publications. For some persistent compounds, for which efficient exposure assessment approaches have been used, the literature indicates a likely impact on pregnancy outcomes. With the exception of air pollutants, the literature on non-persistent compounds is little conclusive; the assay of exposure biomarkers in repeated biological samples collected at relevant time points could help further increase knowledge regarding any health impact.