P-03 - Augmentation de l’incidence des séjours hospitaliers pour infection ORL grave ? Analyse de la base PMSI nationale 2002-2010 - 06/08/13
S. Maugat [1],
L. Léon [1],
S. Vaux [1],
S. Baron [2],
P. Choutet [3],
B. Coignard [1]
Voir les affiliationsIntroduction – objectifs : Il a été suggéré qu’une réduction des consommations antibiotiques (CATB) pouvait conduire au retour de certaines infections ORL graves (IOG). Les CATB ayant diminué en France depuis 2001, l’incidence des IOG a été étudiée sur la période 2002-2010.
Matériels et méthodes : Les séjours hospitaliers (SH), avec un diagnostic principal de mastoïdite aiguë (MA, codes CIM10 : H70.0, H70.8, H70.9), phlegmon de l’amygdale (PA : J36), adéno-phlegmon (AP : L04.0) ou abcès pharyngé (ARP : J39.0, J39.1), ont été extraits de la base PMSI nationale court séjour. Les SH < 1 jour ou > 6 mois et les patients âgés ≤ 2 mois ont été exclus. Les incidences ont été standardisées sur l’âge et les tendances testées par régression binomiale négative. Ces résultats ont été comparés aux données concernant les visites aux urgences pour IOG issues du réseau Oscour® de 2009 à 2011 et aux résultats d’une étude qualitative conduite en 2011 auprès de cliniciens hospitaliers.
Résultats : De 2002 à 2010, 69 425 SH pour PA (71 %), AP (13 %), MA (7 %) ou ARP (9 %) ont été retenus. L’incidence annuelle des SH pour IOG augmentait de 9,7 (2002) à 13,7 (2010) pour 100 000 habitants (+4,4 %/an, p > 10-4). Cette augmentation était significative dans chaque classe d’âge, mais plus marquée chez les 0 à 5 ans (+6,4 %/an) et dans 13 des 22 régions de France métropolitaine. Aucune saisonnalité n’était observée. Par pathologie, l’augmentation concernait les PA (+4,6 %/an) et ARP (+9,1 %/an). Une augmentation similaire était retrouvée pour les visites aux urgences (+2,2 %/an) mais l’enquête qualitative ne suggérait pas l’inquiétude particulière des cliniciens.
Conclusion : Ces résultats doivent être interprétés avec prudence et ne permettent pas de conclure à un lien avec la diminution des CATB observée en France. Des études spécifiques sont nécessaires pour confirmer cette évolution et identifier ses déterminants. Compte tenu des niveaux de CATB actuellement observés en France, leur réduction doit rester une priorité.
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Vol 43 - N° 4HS
P. 74 - juin 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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