Introduction – objectifs : Décrire l’augmentation de l’incidence des infections invasives à méningocoque B (IIMB), liée à l’émergence d’une souche invasive de complexe clonal ST-269 observée en Alsace depuis le 4 janvier 2012.

Matériels et méthodes : Les cas ont été identifiés par le dispositif de déclaration obligatoire. Le génotypage des souches a été réalisé au Centre national de référence des méningocoques par multiloccus sequence typing. Une investigation épidémiologique recherchant des liens entre les cas et la fréquentation de lieux communs a été conduite. L’excès de cas d’IIMB est quantifié par le ratio standardisé d’incidence (RSI).

Résultats : Dix-neuf IIMB rattachables à des souches identiques ou ne pouvant être différenciées ont été identifiés, 13 dans le Bas-Rhin et 6 dans le Haut-Rhin. Aucun cas n’est décédé. Les souches appartiennent au complexe clonal ST-269 (profil PorA VR1 = 19-1, PorA VR2 = 15-11).

Initialement, la majorité des cas se concentrait sur Strasbourg et ses environs. La résidence ou la fréquentation d’un quartier universitaire de Strasbourg était identifiée pour 9 sur 13 cas du Bas-Rhin. Cependant à partir du second semestre 2012 les cas résidaient essentiellement dans le Haut-Rhin.

Un excès de cas significatif chez les 15 à 19 ans à Strasbourg (RSI = 9,9 [IC 95 % : 2,0-29,1]), chez les 20 à 24 ans dans le Bas-Rhin (RSI = 5,7 [IC 95 % : 1,5-14,5]) et en Alsace (RSI = 8,1 [IC 95 % : 3,5-16,2]), et sur toutes les tranches d’âge confondues était retrouvé pour l’année 2012.

Conclusion : Un clone de méningocoque B s’est implanté début 2012 à Strasbourg et dans ses environs et a ensuite diffusé sur le reste de la région. Dans un futur proche, la disponibilité d’un vaccin contre les méningocoques B en France pourrait contribuer au contrôle de ce type de situations épidémiologiques impliquant une souche couverte par ce vaccin.