M-30 - Dix-huit cas de lithiases biliodigestives symptomatiques observées sous atazanavir - 06/08/13
Y. Poinsignon [1],
F. Borsa-Lebas [2],
A. de la Blanchardière [3],
C. Michau [4],
C. Beuscart [5],
C. Arvieux [6],
P. de Truchis [7]
Voir les affiliationsIntroduction – objectifs : Des lithiases rénales sous atazanavir (ATV) ont déjà été rapportées, jusqu’alors peu de lithiases vésiculaires.
Matériels et méthodes : Après la survenue de cas index, les files actives des COREVIH de Bretagne et de Normandie ont été examinées afin de rechercher les cas de lithiases vésiculaires symptomatiques survenues chez des patients traités par atazanavir, de 2006 à 2012.
Résultats : Dix-huit cas recensés, 15 hommes et 3 femmes, âge moyen 50 ans. Lymphocytes TCD4 actuels 250-1700/mm3, charge virale indétectable. Temps moyen sous ATV 4 ans, dose ATV 150-400 mg/j, « déboosté » 3 fois, aucun surdosage. Huit hépatites virales C, 1 hépatite Delta, 4 hépatites chroniques, 3 cirrhoses, 1 hépatocarcinome. Quatorze cholécystites, 1 angiocholite, 4 pancréatites. Hyperbilirubinémie modérée constante. Quinze cholécystectomies, 3 sphinctérotomies endoscopiques, 1 sphinctérotomie endoscopique.
Quinze spectrométries infrarouges, présence ATV 11 fois : concentration ATV 10 à 100 %, moyenne 85 %, 100 % 5 fois. Pour 5 lithiases, bilirubinate de calcium sans ATV. Pour 3 cas, pas d’analyse biochimique des calculs.
ATV remplacé chez tous les patients : autre inhibiteur protéase boosté par le ritonavir 13 fois, inhibiteur intégrase 3 fois ou inhibiteur non nucléosidique transcriptase inverse 2 fois. Évolution favorable.
Conclusion : L’ATV est une cause possible de lithiases biliaires compliquées. Ses effets secondaires n’étaient pas décrits pendant les essais cliniques ou durant les premières années de commercialisation. Les cliniciens comme les patients doivent être informés de cet effet secondaire émergent. Une douleur abdominale sous ATV doit faire évoquer une lithiase biliaire. La spectrométrie infrarouge du calcul devrait être effectuée. Les cas analogues doivent être notifiés aux centres régionaux de pharmacovigilance. La balance bénéfice/risque de chaque combinaison antirétrovirale doit être régulièrement réévaluée. Une étude de pharmacogénétique est en cours.
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Vol 43 - N° 4HS
P. 62 - juin 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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