M-12 - Analyse des perdus de vue chez les patients vivant avec le VIH suivis dans le COREVIH Ile-de-France Est - 06/08/13
S. Gallien [1],
K. Dessaux [2],
M. Guionie [1],
S. Chevret [2],
J. M. Molina [1],
W. Rozenbaum [1]
Voir les affiliationsIntroduction – objectifs : La rupture du suivi médical recommandé des patients vivant avec le VIH (PVV) est une situation potentiellement source de morbi-mortalité à laquelle sont régulièrement confrontés les cliniciens. Cette étude propose de décrire les PVV perdus de vue (PPDV) au sein du COREVIH Est-IDF et d’en analyser les facteurs de risque.
Matériels et méthodes : Les données de suivi des PVV, recueillies entre le 8 février 2005 et le 8 février 2013 par les médecins de 21 hôpitaux, ont été extraites de la base Nadis du COREVIH Est-IDF. Les données des PPDV, définies par l’absence de recours médical enregistré depuis plus de 12 mois (+28 j) à la date d’extraction, ont été comparées avec celles des autres PVV de la base de données. Pour la recherche de facteurs prédictifs de la rupture de suivi, nous avons utilisé un modèle de régression logistique.
Résultats : Au total, 12 874 PVV ont été inclus dans l’analyse dont 3 086 PPDV (24 %). Pour les PPDV, la médiane du délai entre la date de dernière visite et la date de fin d’étude était de 35,2 mois (IIQ = 20,8 ; 56,4). Les PPDV âgés de 38 ans en médiane étaient plus souvent des hommes (62 %), au stade VIH A (71 %), mono-infectés (81 %) et recevaient une trithérapie antirétrovirale (83 %). À l’aide de modèles univariés, nous avons mis en évidence que par rapport aux PVV suivis, les PPDV étaient plus jeunes, moins souvent suivis en CHU, plus souvent de stade VIH A, avec une charge virale VIH plus faible mais avec un taux de CD4 plus bas. En analyse multivariée, un suivi hors CHU (OR = 0,74 ; IC 95 % [0,67 ; 0,82]), une contamination non hétérosexuelle (OR = 0,75 ; IC 95 % [0,68 ; 0,82]), l’absence de médecin généraliste déclaré (OR = 0,47 ; IC 95 % [0,43 ; 0,51]) et une plus faible comorbidité (OR = 0,80 ; IC 95 % [0,78 ; 0,82]) étaient des facteurs significativement prédictifs de la rupture de suivi.
Conclusion : Les PVV en rupture de suivi hospitalier de plus d’un an représentent près d’un quart des patients du COREVIH Est-IDF. Des mesures préventives, en particulier adaptées aux facteurs de risque identifiés, sont à développer.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 43 - N° 4HS
P. 58 - juin 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?