Introduction – objectifs : Les données concernant la prévalence des hépatites et du VIH en détention sont rares, même s’il est admis que ces infections y sont plus fréquentes qu’en population générale. La MA présente cette particularité d’un renouvellement permanent des détenus (durée de séjour court : 120 jours en moyenne, surpopulation : taux d’occupation 180 %). L’évaluation de la file active réelle de patient suivi par l’infectiologue est délicate. L’objectif est donc de préciser la prévalence et le volume de patients que représentent ces infections dans une MA de 450 places, hébergeant habituellement 750 détenus.

Matériels et méthodes : Enquête rétrospective sur l’ensemble des prélèvements envoyés au laboratoire de virologie concernant les hépatites et le VIH au cours de l’année 2012. Des données épidémiologiques complémentaires ont été obtenues grâce à la liste de nationalité du greffe, la traçabilité des antiviraux et des traitements de substitution aux opiacés. Les données ont été analysées avec le logiciel Epi Info.

Résultats : Au total, 1 009 patients ont bénéficié d’un dépistage ou d’un suivi, 938 hommes (93 %), l’âge médian est de 33 ans [25-40], 73 % sont de nationalité française (231/316), 10 % d’Europe de l’Est (32/316), 23 % sont originaires d’une zone de moyenne à forte endémie de VHB (73, IC [19-28]), 11,7 % ont bénéficié d’un traitement substitutif aux opiacés (118, IC [9,8-13,8]). Parmi les dépistés, 53 sont porteurs d’une hépatite C chronique (5,4 % [4,1-7,1]), 4 ont reçu un traitement), 21 sont séropositifs pour le VIH (2,12 % [1,35-3,28]), 11 sous traitement, 8 avec une charge virale indétectable, 11 sont co-infectés (1 VHB, 8 VHC, 2 VHB et VHC). De plus, 26 sont Ag HBs+ (2,6 % [1,8-3,9], 17 ont un ADN détectable, 1 est transplanté hépatique sous traitement.

Conclusion : La prévalence des hépatites et du VIH est effectivement beaucoup plus élevée qu’en population générale. Le turn-over de patient permet finalement de suivre 89 patients dans un établissement de 450 places.