Introduction – objectifs : Les transplantés d’organe exposés à un risque accru d’infection invasive à méningocoque (IIM), à l’occasion d’un séjour en Afrique subsaharienne, sont à haut risque. Les transplantés de rein recevant l’ecuzilumab (Soliris^®), un anticorps monoclonal utilisé pour le traitement du rejet humoral du greffon rénal et des syndromes hémolytiques et urémiques atypiques, sont très menacés et des indications majeures de la vaccination. Cependant, il n’existe pas de données concernant la réponse vaccinale après administration de vaccins méningococciques chez les transplantés d’organe.

Matériels et méthodes : Évaluer la réponse vaccinale chez des transplantés d’organe recevant une dose de vaccin polyosidique tétravalent non conjugué (Ménonume* ou Mencevax*) ou conjugué (Menveo*). L’immunogénicité a été mesurée par l’activité bactéricide du sérum en présence de complément humain (titre protecteur hSBA ≥ 1:4).

Résultats : Quinze transplantés (6 femmes) ont été vaccinés avant un départ en Afrique subsaharienne entre décembre et juin. Cinq ont été vaccinés par un vaccin non conjugué et 10 par un vaccin conjugué. L’âge médian était de 56 ans ; 7 avaient eu une greffe rénale, 7 une greffe hépatique, 1 une greffe foie-rein. Après une injection de vaccin non conjugué, 2 sujets sur 5 (40 %) avaient des anticorps contre le sérogroupe C mais aucun contre les sérogroupes A, Y et W. Après une dose de vaccin conjugué, 2 transplantés sur 10 (20 %) ont répondu à la valence C, 2 (20 %) ont répondu à la valence Y, et 1 (10 %) a répondu à la valence W. Aucun n’a répondu à la valence A.

Conclusion : Les vaccins polyosidiques conjugués et non conjugués ne garantissent pas une protection chez les transplantés d’organe. En cas d’exposition à un risque méningococcique, une antibioprophylaxie par pénicilline V ou, en cas d’allergie, par macrolides est recommandée (avis du HCSP, 9 novembre 2012).