I-06 - Morsures et griffures : expérience de l’EHS El Kettar, Alger - 06/08/13
Introduction – objectifs : Les plaies par morsure et griffure sont fréquentes et leur gravité est souvent méconnue. Elles sont à haut risque infectieux mais c’est la rage qui constitue le risque majeur en Algérie. L’éradication totale de cette encéphalite mortelle reste difficile du fait de la prolifération des chiens et chats errants et la vaccination non systématique des animaux domestiques. L’objectif principal est l’analyse socioéconomique de l’impact des morsures et griffures en Algérie.
Matériels et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective sur les cas de morsures et griffures notifiés au pavillon des urgences de l’hôpital de référence en maladies infectieuses (EHS El Kettar, Alger) entre 2002 et 2012.
Résultats : les griffures et morsures représentent 25 % des consultations d’urgence, soit une moyenne annuelle de 2 452 consultants : prédominance du sexe masculin et de la tranche d’âge 20-30 ans. Les morsures sont plus fréquentes. Elles atteignent surtout les membres (supérieur et inferieur) chez l’adulte, le visage et les mains chez l’enfant. La plupart des consultants viennent de la région périurbaine. Les animaux incriminés sont le chien (55 %), le chat (26 %), le rat (13 %). Toutes les morsures et griffures ont reçu une vaccination prophylactique antirabique, une prévention du tétanos et une antibiothérapie. Vingt-deux cas de rage déclarée ont été notifiés : 18 cas suite à une morsure par des chiens errants, 11 hommes d’âge moyen = 45 ans, 3 femmes adultes, 4 enfants d’âge moyen = 12 ans ; 4 cas par agression de chat, des enfants d’âge moyen = 7 ans. Seize n’avaient pas reçu de vaccination antirabique ; elle était incomplète pour 3 alors que 3 autres avaient eu une vaccination antirabique complète avec sérothérapie. Le décès est survenu dans tous les cas par arrêt cardio-respiratoire dans un état d’agitation.
Conclusion : Malgré tous les efforts matériels et humains fournis par l’État algérien en matière de prise en charge des morsures et griffures, la méconnaissance du risque suite à une morsure animale, le non-recours à la vaccination et la difficulté d’éradication de la maladie animale entravent le programme national de lutte contre la rage.
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Vol 43 - N° 4HS
P. 42 - juin 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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