Introduction – objectifs : La rage humaine est toujours présente dans notre pays avec une moyenne annuelle de 23 cas. Le but de ce travail est de faire le point sur la situation de la rage humaine dans notre wilaya et d’identifier les facteurs intervenant dans sa survenue dans un pays où la sérovaccination est dispensée gratuitement.

Matériels et méthodes : Étude rétrospective, multicentrique concernant les dossiers de 14 patients hospitalisés de 2002 à 2008 pour prise en charge d’une rage déclarée.

Résultats : Parmi les 14 cas notifiés, 9 étaient des enfants (64 %) âgés entre 3 ans et 5 ans. Le chien errant reste l’animal le plus incriminé. Deux enfants ont été mordus le même jour et par le même chien domestique. L’excitation psychomotrice retrouvée chez 13 patients (93 %) dominait le tableau clinique. Un adulte a fait une forme paralytique (7 %) ; l’hydrophobie était présente chez 11 patients (78 %). Les mesures prophylactiques ont été revues : 3 cas n’ont pas bénéficié de sérovaccination par méconnaissance des risques encourus (21 %) ; pour les autres cas (79 %), la prévention avait été anarchique : 3 cas ont reçu la vaccination sans sérothérapie, 2 ont interrompu leur vaccination, pour 4 cas, le délai entre l’accident et la sérovaccination a été trop long, par négligence et/ou problème d’accessibilité. Deux enfants ont déclaré la maladie après avoir reçu la première tranche de la vaccination.

Conclusion : La persistance de la rage humaine dans notre pays est la conséquence de l’ignorance de la population et de la baisse de vigilance des professionnels de santé : une information large et claire du public sur le risque rabique est nécessaire ; les soignants doivent assurer une prophylaxie post-exposition plus rigoureuse.