Introduction – objectifs : Les peptides antimicrobiens (PAM) sont des molécules majeures de l’immunité innée des épithéliums eucaryotes. Ils jouent un rôle dans la défense antimicrobienne en interagissant principalement avec les membranes plasmiques. Chez l’homme, les bêtadéfensines (HBD) sont les PAM les plus étudiés mais elles ne sont pas dosées en routine et leur rôle est mal connu en clinique.

L’objectif était d’étudier la production de bêtadéfensines dans les urines de sujets sains et de malades atteints d’infections urinaires.

Matériels et méthodes : Nous avons développé un test ELISA pour doser la bêtadéfensine-1 (HBD1) et la bêtadéfensine-2 (HBD2) dans les urines de sujets sains ou de malades atteints d’infections urinaires. Les concentrations urinaires de bêtadéfensines étaient exprimées par milligramme de créatinine urinaire et comparées par des tests de Mann-Whitney.

Résultats : Nous avons étudié prospectivement 27 témoins sains (13 femmes et 14 hommes), 16 pyélonéphrites et 9 prostatites. HBD1, qui est constitutive, était détectable chez les témoins femmes (165 500 pg/mg) et en cas de pyélonéphrite (181 993 pg/mg, p = 0,28) ; chez les témoins hommes (120 625 pg/mg) et en cas de prostatite (103 275 pg/mg, p = 0,54). HBD2, qui est inductible, était significativement augmentée en cas d’infection : témoins femmes (126 pg/mg) versus pyélonéphrites (281 pg/mg, p < 0,0001), témoins hommes (49 pg/mg) versus prostatites (256 pg/mg, p = 0,01).

Conclusion : Les bêtadéfensines humaines peuvent être détectées dans les urines humaines par un test ELISA. HBD1, qui est constitutive, est détectée dans tous les groupes étudiés. HBD2, qui est inductible, était significativement augmentée en cas d’infection. Nous disposons d’un test fonctionnel pour étudier le rôle des bêtadéfensines dans l’immunité innée du système urinaire chez l’homme.