Introduction – objectifs : Le clone de SARM communautaire USA 300 PVL+ a largement disséminé aux États-Unis. Des épidémies ont été décrites en Europe mais jamais en France. Nous décrivons la première épidémie française à SARM USA 300.

Matériels et méthodes : Enquête épidémiologique par questionnaire. Recherche d’un portage par écouvillonnage (nez, creux axillaires et inguinaux, pharynx). Analyse microbiologique par le CNR. Lieu : zone rurale près du Puy-en-Velay.

Résultats : Douze cas (7 enfants, 5 adultes) issus de 6 familles ayant comme point commun une même garderie d’enfants ont présenté 28 épisodes d’infection (folliculites, furonculoses, abcès) de juin 2011 à juin 2012. Un cas a nécessité un drainage chirurgical. Le taux d’attaque moyen était de 63 % (de 25 % à 100 % selon les foyers). Quinze des 19 personnes composant les foyers concernés étaient porteurs. Ni le cas index, ni aucune famille n’avaient voyagé ou avaient eu des contacts avec une personne issue d’une zone endémique. Les mesures strictes d’hygiène ont été prises au niveau de la garderie (fermée transitoirement), des familles et des écoles. Malgré plusieurs tentatives de décontamination (mupirocine, chlorexidine) dont une de 3 semaines simultanément dans toutes les familles, 5 personnes (2 adultes, 3 enfants) dans 3 familles restent porteuses avec émergence de résistance à la mupirocine dans 1 cas et persistance d’une folliculite intermittente du siège dans un autre cas.

Conclusion : Cette épidémie est la première décrite en France. Malgré les mesures prises, 5 personnes restent porteuses dont 3 enfants qui seront prochainement scolarisés, le risque de dissémination est donc important. Le HCSP sera saisi pour mettre à jour les recommandations de 2009 et prendre en compte ce type de situation. L’intérêt de la décontamination apparaît ici limité.