Introduction – objectifs : Analyser les caractéristiques des endocardites mitrales traitées chirurgicalement en fonction du type de chirurgie réalisée, valvuloplastie (V) ou remplacement prothétique (P).

Matériels et méthodes : Ce travail a été réalisé à partir des données de l’étude EI 2008 qui a réuni 497 cas d’EI certaines selon les critères de Duke-Li. Les dossiers des 150 patients avec EI mitrale exclusive ont été revus et les caractéristiques des patients ont été comparées selon qu’ils ont été opérés ou non et, chez les opérés, selon le type d’intervention.

Résultats : Cinquante-six patients (37 %) ont été opérés : 18 V et 38 P (21 bioprothèses, 17 prothèses mécaniques). Les patients du groupe P ne différaient pas de ceux du groupe V en termes d’âge et de sexe. Ils avaient plus de comorbidités (score de Charlson plus élevé, p = 0,02) mais n’avaient pas plus souvent de dysfonction valvulaire grave. Les micro-organismes se répartissaient de façon similaire : streptocoques (P 63 %, V 56 %), staphylocoques (P 18 %, V 33 %).

La mortalité hospitalière était plus élevée après remplacement prothétique (P 32 %, V 6 %, p = 0,04), mais les taux de survie à 1 an n’étaient pas différents (P 66 %, V 72 %, p = 0,07). Le taux de survie ajusté à 1 an des EI mitrales opérées (75 %) n’était pas différent de celui des EI mitrales non opérées sans indication chirurgicale (76 %, p = 0,89) mais il était meilleur que celui des EI mitrales non opérées avec indication opératoire (49 %, p = 0,02).

Conclusion : L’endocardite infectieuse mitrale reste une maladie grave avec une mortalité précoce proche de 25 %. La survie à 1 an n’était pas différente après implantation de prothèse ou plastie valvulaire.