Introduction – objectifs : Les rétinites sont l’expression la plus fréquente des toxoplasmoses congénitales mais aussi une complication possible d’une toxoplasmose acquise. Les récidives sont fréquentes exposant à une aggravation des lésions. Nous avions déjà montré l’efficacité de la prophylaxie par pyriméthamine. Nous avons maintenant une pratique de 20 ans.

Matériels et méthodes : Nous avons réuni les observations des patients atteints de rétinite à Toxoplasma traités par pyriméthamine de 1993 à 2012 : le diagnostic est ophtalmologique (parfois étayé par la biologie) souvent lors de poussées (37 soit 88 %) qui justifient un traitement par sulfamides et corticoïdes. Les indications de la prophylaxie des récidives étaient l’existence de nombreuses poussées antérieures ou une localisation menaçant la vue. La posologie d’entretien était de 2 à 3 comprimés à 50 mg par semaine (+ lederfoline).

Résultats : Quarante-deux patients de plus de 12 ans et d’âge médian de 24,2 ans à la mise en route du traitement ont été suivis au moins 5 ans : la durée médiane est de 8 ans (extrême 25 ans). Vingt-six femmes ; sex-ratio = 1,6. Le nombre moyen de poussées connues avant la mise sous prophylaxie est de 2,3 (extrême 5) ; 8 (19 %), qui avaient une atteinte menaçant la vue, ont été traitées dès la première poussée. Neuf ont été traitées par 2 comprimés (100 mg) ; 33 par 3 (150 mg/semaine + 25 mg d’acide folinique). Neuf femmes ont interrompu la pyriméthamine pour débuter une grossesse : 2 d’entre elles ne l’ont pas repris. Huit autres ont arrêté 6,2 ans après la mise en route (extrêmes 3 et 20 ans). La durée médiane de traitement est de 7,1 ans (extrêmes 4 et 25 ans). Sous traitement, aucune récidive n’est survenue. Deux patients ont récidivé 2 ans et 5 ans après l’arrêt.

Conclusion : La pyriméthamine constitue une prévention des récidives de rétinites à Toxoplasma efficace et commode.