A-02 - Paludisme grave à Plasmodium falciparum importé de l’adulte en France métropolitaine : caractéristiques et profils évolutifs de 119 patients - 06/08/13
C. Rapp [1],
A. Reggad [1],
C. Ficko [1],
C. de Moreuil [1],
D. Andriamanantena [1],
C. Flateau [1],
S. Merat [1]
Voir les affiliationsIntroduction – objectifs : Peu de données sont disponibles sur le paludisme grave d’importation à P. falciparum dans les pays industrialisés. L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et le profil évolutif d’une série de cas de paludisme à P. falciparum de l’adulte en France métropolitaine.
Matériels et méthodes : Étude rétrospective de tous les adultes admis pour un paludisme grave à P. falciparum (au moins un critère OMS) dans 3 hôpitaux entre janvier 2002 et décembre 2011. Les patients ont été classés en 2 groupes : paludisme de réanimation et paludisme pris en charge en médecine.
Résultats : Cent dix-neuf patients (96 hommes, 23 femmes) d’âge médian 38 ans ont été inclus. Deux tiers des patients étaient considérés comme non immuns et 94 % d’entre eux avaient séjourné en Afrique subsaharienne. La chimioprophylaxie était absente ou inadéquate dans 83 % des cas. À l’admission : l’ictère (86 %), l’hyperparasitémie (35 %), des troubles de la conscience (21 %), une détresse respiratoire (15 %), un choc (9 %), une insuffisance rénale (9 %) et une acidose (9 %) étaient les critères de gravité les plus fréquents. Quarante-neuf patients (41 %) avaient un seul critère de gravité : ictère ou hyperparasitémie isolée. Quarante et un patients (34 %) ont été admis en réanimation. Dans le groupe réanimation, les patients étaient plus âgés, avaient une parasitémie médiane plus élevée (9,7 % vs 1, 8 %, p < 0,05), une bilirubinémie totale plus élevée, un score IGS II plus élevé (31,2 vs 13, p < 0,05). Un traitement par quinine intraveineuse a été initié chez 77 % des patients (dose de charge 22 %). Le taux de létalité était de 2,5 % (7,3 % en USIC).
Conclusion : Le paludisme grave à P. falciparum demeure l’une des rares causes de décès chez les voyageurs. Dans cette étude, l’âge élevé, l’hyperparasitémie et une bilirubine totale élevée sont associés à un risque accru de paludisme de réanimation.
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Vol 43 - N° 4HS
P. 21 - juin 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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