Quelle prophylaxie contre la rage après une exposition en France ? - 06/08/13
Introduction – objectifs : En France, en l’absence de recommandations nationales sur la prophylaxie post-exposition (PPE) contre le risque rabique, il y a une hétérogénéité des pratiques lors des expositions à un chien non surveillable. L’objectif est d’évaluer chez ces patients la pertinence de différents algorithmes de PPE.
Matériels et méthodes : Une analyse coût-efficacité a été réalisée avec une perspective sociétale, avec un modèle d’aide à la décision simulant l’administration de PPE en fonction du grade (Gr) d’exposition, le risque de rage selon la PPE administrée, et d’accident de la voie publique sur le trajet pour se rendre au centre antirabique (CAR). La population d’étude correspond aux 3 085 patients consultants les CAR en 2011, avec une exposition de Gr II ou III à un chien non surveillable en France métropolitaine. Les paramètres du modèle ont été estimés à partir de données du CNRR, de l’observatoire national de la sécurité routière, et d’une revue de la littérature. Les stratégies comparées sont : (A) pas de PPE pour Gr II et III ; (B) vaccin antirabique (VAR) uniquement pour Gr III ; (C) VAR pour Gr II et III ; (D) VAR + Immunoglobulines antirabiques (Ig) uniquement pour Gr III ; (E) VAR pour Gr II, VAR + Ig pour Gr III (pratique la plus courante en 2011).
Résultats : Les résultats de l’analyse centrale sont présentés dans le tableau 1. Dans l’analyse de sensibilité, la stratégie (B) devient coût-efficace par rapport à l’absence de PPE (ratio coût-efficacité incrémental par année de vie gagnée < 3 X PIB = 90 000 €) si la probabilité que le chien auquel le patient a été exposé ait la rage est supérieure à 1,4/10 000 chiens (vs 4,8/1 milliard de chiens dans l’analyse centrale).
Conclusion : En 2011, quel que soit le grade d’exposition à un chien non surveillable en France métropolitaine, l’administration systématique de PPE n’est pas efficace et engendre des coûts importants. Les recommandations nationales sont à revoir en prenant en compte ces données.
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Vol 43 - N° 4HS
P. 20 - juin 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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