COL 05-01 - Pneumonies aiguës communautaires (PAC) : impact d’une antibiothérapie sans fluoroquinolone anti-pneumococcique (FQAP) ni céphalosporine de troisième génération (C3G) - 06/08/13
Introduction – objectifs : Les consensus thérapeutiques des PAC hospitalisées proposent les FQAP et/ou des C3G, mais leur utilisation est associée à l’émergence de bactéries multirésistantes (BMR). Nous avons établi un protocole des PAC en 2007 excluant ces molécules en première intention. Notre objectif est d’étudier son impact sur la durée d’hospitalisation et l’évolution.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude monocentrique observationnelle de cohorte menée de juillet 2005 à juin 2012 portant sur toutes les PAC hospitalisées. Leur gravité était estimée par le score de Fine. En antibiothérapie probabiliste, les formes de grade ≤ 3 bénéficiaient d’un traitement par amoxicilline + acide clavulanique (AAC) ou par roxithromycine (RX). Les PAC de grade 4 et 5 bénéficiaient d’une bithérapie par AAC+ RX ou amoxicilline + ofloxacine. En antibiothérapie documentée, l’amoxicilline était indiquée dans l’infection pneumococcique et la RX en cas de légionellose. Une évolution défavorable était définie par un recours en réanimation ou le décès. Les infections opportunistes, les infections nosocomiales et les tuberculoses étaient exclues. Le respect du protocole était défini par la prescription des molécules sus-citées, et son impact en termes de durée d’hospitalisation et d’évolution était étudié en comparant les patients ayant bénéficié de ces antibiotiques à ceux traités par d’autres molécules.
Résultats : En 84 mois, 1 296 patients présentant une PAC étaient hospitalisés : 711 traités selon le protocole (55 %, groupe 1), et 585 traités avec d’autre(s) antibiotique(s) (45 %, groupe 2). Les PAC du groupe 1 étaient plus graves : score de Fine = 82 ± 32 vs 77 ± 33 (p = 0,012). La durée d’hospitalisation était plus basse dans le groupe 1 : 7,5 ± 4,7 jours vs 8,4 ± 5,8 (p = 0,039), une évolution défavorable étant notée dans 41 (5,6 %) et 52 cas (8,9 %) respectivement (p = 0,030).
Conclusion : La restriction d’utilisation des FQAP et des C3G au cours des PAC est associée à une réduction de la durée d’hospitalisation et du taux d’évolution défavorable.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 43 - N° 4HS
P. 9 - juin 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?