COL 02-05 - Sarcocystose musculaire humaine : une maladie émergente en médecine des voyages ? - 06/08/13
Introduction – objectifs : La sarcocystose musculaire est une affection en rapport avec le péril fécal causée par un protozoaire appartenant au genre Sarcocystis. Elle est endémique en Asie du Sud-Est et se caractérise par un syndrome comprenant fièvre, myalgies et hyperéosinophilie. Le diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence du parasite dans une biopsie musculaire et/ou le sérodiagnostic. L’évolution spontanée est le plus souvent favorable mais des formes létales ont été décrites.
Une épidémie d’une trentaine de cas à été rapportée au cours de l’été 2011. De nouveaux cas ont été relevés en 2012.
Matériels et méthodes : Le travail présenté collige 7 cas probables survenus lors d’une épidémie pendant l’été 2011 chez des voyageurs européens revenant de l’île de Pulau Tioman en Malaisie.
Résultats : Tous les cas présentaient des myalgies, 6 sur 7 étaient fébriles ; l’hyperéosinophilie était constante. L’évolution a été favorable en 2 à 5 semaines pour tous les cas. Trois cas ont été traités par albendazole, aucun n’a reçu de corticothérapie. Le diagnostic était circonstancié : contexte épidémique, retour de zone d’endémie, tableau clinico-biologique compatible, diagnostics différentiels écartés. Aucune biopsie musculaire n’a été réalisée.
Conclusion : Bien que la maladie soit endémique en Asie du Sud-Est, peu de cas ont été rapportés dans la littérature ; ce travail représente la deuxième plus grande série mondiale de cas.
Les tableaux cliniques étaient compatibles avec les données de la littérature et étaient dominés par les myalgies et la fièvre. Aucune forme grave n’a été identifiée. L’hyperéosinophilie, caractère singulier pour une protozoose, était constante.
Cette série corrobore les données quant à l’efficacité de l’albendazole lorsqu’un traitement est nécessaire. La place de la corticothérapie associée reste à définir.
Ce travail permet de faire connaître une maladie rare dont la recrudescence des cas au cours des 2 dernières années suggère une nécessité d’information des médecins amenés à consulter au retour de voyages notamment d’Asie du Sud-Est.
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Vol 43 - N° 4HS
P. 4 - juin 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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