COL 02-04 - Aspects cliniques de la dengue selon le sérotype dans une île des Antilles - 06/08/13
A. Cabié [1],
F. Najioullah [1],
V. Ronin [1],
P. Hochedez [1],
S. Abel [1],
R. Césaire [1],
L. Thomas [1]
Voir les affiliationsIntroduction – objectifs : Décrire les formes cliniques et la gravité de la dengue en fonction du sérotype et de la date de l’épidémie.
Matériels et méthodes : Étude transversale menée dans un service d’urgence adulte d’un hôpital universitaire entre 2005 et 2010. Le recueil des données était prospectif. Les patients ont été classés en 3 groupes : forme sévère (syndrome de fuite plasmatique, ou défaillance d’organe, ou hémorragie justifiant une transfusion sanguine), forme de sévérité intermédiaire (déshydratation et épuisement sans fuite plasmatique) et forme non compliquée. Les sérotypes représentant moins de 5 % ont été exclus de l’analyse.
Résultats : L’analyse a porté sur 697 adultes (377 femmes) infectés par 1 des 3 sérotypes suivants : 160 DENV-1, 366 DENV-2 et 171 DENV-4 (18 DENV-3 exclus). Les signes gastrointestinaux étaient plus fréquents avec DENV-1 et -2 (65 %) vs 45 %, la fuite plasmatique était plus fréquente avec DENV-2 (20 %) vs 8 %. DENV-4 était associé aux formes non compliquées, DENV-1 aux formes de gravité intermédiaire, et DENV-2 aux formes sévères. Les dengues secondaires étaient plus fréquentes avec le DENV-2 (78 %) vs 55 %, et alors associées à la fuite plasmatique et aux formes sévères ou de sévérité intermédiaire. Entre 2005 et 2010, la fréquence des dengues secondaires a augmenté (DENV-2 : 55 % à 81 % ; DENV-4 : 12 % à 87 %) sans modification de la répartition de la fréquence des formes cliniques. Dans un modèle de régression logistique, la gravité est associée au sexe masculin (OR : 2,7 IC 95 [1,8-4,1]), au DENV-2 (OR : 1,9 IC 95 [1,1-3,3]), aux dengues secondaires (OR : 1,8 IC 95 [1,1-2,9]) et à l’âge (OR : 1,1 IC 95 [1,01-1,03]).
Conclusion : Dans notre territoire, la sévérité de la dengue est associée à DENV-2. La répétition des épidémies entraîne une augmentation de la proportion de formes secondaires dont la gravité reste principalement associée à DENV-2.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 43 - N° 4HS
P. 4 - juin 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?