Introduction – objectifs : Chez la femme enceinte séropositive, 2 stratégies préventives du paludisme sont recommandées : soit une prophylaxie par cotrimoxazole (CTX) si la femme doit la recevoir pour son infection à VIH, soit un traitement préventif intermittent (TPI). L’essai PACOME avait pour objectif d’évaluer l’efficacité du CTX comparativement à celle du TPI par méfloquine (MQ) au Bénin.

Matériels et méthodes : Deux essais de non-infériorité ont été menés en parallèle : les femmes éligibles au CTX pour leur VIH recevaient soit le CTX seul, soit l’association CTX et TPI MQ (essai B). Les autres recevaient soit le CTX seul, soit le TPI MQ seul (essai H). Le critère de jugement principal était la prévalence de l’infection palustre placentaire.

Résultats : Deux cent quatre-vingt-douze femmes ont été incluses dans l’essai B et 140 dans l’essai H. Une infection placentaire a été retrouvée dans chaque essai, sous CTX seul. La différence de prévalence de l’infection placentaire était 0,9 % dans l’essai B (borne supérieure de l’intervalle de confiance inférieure à 5 %). Dans l’essai H, elle était de 1,8 % et la faible puissance ne permettait pas de conclure. Une seule réaction cutanée grave a été observée sous CTX. Des effets secondaires modérés (vertiges, vomissements) sont survenus chez 57 % des femmes après prise de MQ. Cette prévalence n’était pas supérieure à celle observée chez des femmes enceintes séronégatives.

Conclusion : Le CTX possède une efficacité antipaludique suffisante pour être proposé comme unique moyen de prévention chez la femme éligible à cette prophylaxie pour son VIH. Le TPI par MQ a également montré sa grande efficacité dans cette population, il reste une alternative en cas d’émergences de résistances au CTX.