Introduction – objectifs : Décrire l’itinéraire thérapeutique des cas de paludisme grave de l’adulte avant leur admission.

Matériels et méthodes : Étude prospective du 1^er octobre au 31 décembre 2010. Ont été inclus tous les patients âgés de 15 ans ou plus, hospitalisés, pendant la période d’étude, pour un paludisme grave.

Résultats : Quatre-vingt-dix cas de paludisme grave ont été colligés. La majorité des patients (78,9 %) a pris contact avec au moins une structure sanitaire publique (71,8 %) ou privée (21,1 %) avant l’admission au SMIT. Dans 50,6 % des cas, la première consultation a eu lieu après un retard de 2 jours en moyenne. L’automédication (67,4 %) à base d’antipyrétique (61,3 %) ou de tisane (22,6 %) et le recours au guide spirituel (26,1 %) ont été les principales causes de retard aux soins. La plupart des patients ont reçu la prescription d’une combinaison thérapeutique à base d’artémisinine. Dans 88 % des cas, la persistance ou la survenue de vomissements a été la principale cause de mauvaise observance de ce traitement. Une hospitalisation antérieure était notée chez 44,4 % des patients avec une durée moyenne de séjour de 2,02 ± 1,36 jours. En ce qui concerne la confirmation du diagnostic avant leur admission, seulement 40 % des patients ont bénéficié d’un test de diagnostic rapide (TDR) du paludisme. La goutte épaisse a été réalisée dans moins de 10 % des cas. Aucun examen paraclinique n’a été réalisé chez 31 % des patients.

Conclusion : La sensibilisation de la population en vue d’un recours précoce aux soins et des agents de santé en vue d’une prise en charge adéquate des accès palustres contribueront à réduire la fréquence et la létalité du paludisme grave de l’adulte.