Maladie de Lyme - 01/01/95
Pôle d'activité rhumatologie, hôpital de la Source, BP 6709, 45067 Orléans cedex 2 France
Résumé |
En 1977, Steere, Malawista et coll, alertés par des familles de malades, rapportaient une épidémie d'arthrites juvéniles dans la petite ville rurale de Lyme (Connecticut) aux Etats-Unis [50] , et lui donnaient le nom d' « arthrite de Lyme ». Les données épidémiologiques leur permirent d'incriminer un agent vecteur : la tique Ixodes dammini, portée par des cervidés présents en abondance dans cette région. Cette transmission par les tiques, la description de cas survenus chez des adultes, la possibilité d'atteintes extra-articulaires cutanées ou neurologiques, les a amenés à s'intéresser à des publications françaises anciennes portant sur les méningoradiculites après piqûres de tiques, décrites dès 1922 par Garin et Bujadoux. On a alors rapproché de l'arthrite de Lyme, l'erytema chronicum migrans (ECM) qui peut la précéder, et les méningoradiculites après piqûres de tiques. Si cette atteinte neurologique reste la manifestation la plus fréquente en France, des observations d'arthrites « de Lyme » ont été également rapportées, la tique responsable en Europe étant en général Ixodes ricinus.
Par la suite, en 1982, l'agent responsable a été isolé par Burgdorfer [16] . Du genre des Borrelia, il a été nommé Borrelia burgdorferi (fig. 1), germe sensible aux antibiotiques, particulièrement aux bêtalactamines.
La connaissance de l'agent causal a permis d'insister sur les formes tardives et d'en mieux comprendre la pathogénie . L'aspect de la maladie n'est pas exactement le même aux Etats-Unis et en Europe : en France, les arthrites paraissent plus rares, en particulier les arthrites chroniques [27] . A l'inverse, aux Etats-Unis, les méningoradiculites sont moins fréquentes. Ces divergences sont probablement liées à des différences antigéniques entre les souches de B burgdorferi américaines et européennes. B burgdorferi stricto sensu est la seule espèce identifiée aux Etats-Unis, et est associée essentiellement aux formes articulaires [39] . En Europe, les souches pathogènes identifiées sont plus variées : les espèces principales sont B burgdorferi stricto sensu, mais aussi B garinii et B afzelii [39] ; les deux dernières étant respectivement associées de façon préférentielle aux manifestations neurologiques, et aux manifestations cutanées chroniques [7] . Etant donné la symptomatologie très variable des syndromes observés, on emploie volontiers actuellement le terme de borréliose de Lyme.
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