Névralgie de Morton - 01/01/98
Service de chirurgie réparatrice, traumatologique et réparatrice, hôpital Avicenne, université Paris XIII, 125, route de Stalingrad, 93009 Bobigny cedex France
Résumé |
Le névrome de Morton, appellation consacrée par l'usage pour désigner une souffrance d'un nerf digital plantaire entre les têtes métatarsiennes, doit être considéré comme un syndrome tunnellaire. Le terme de névrome qui traduit l'aspect macroscopique du nerf est inadapté à la description histologique. En effet, la lésion nerveuse associe une fibrose périneurale et une dégénérescence axonale, bien différente d'un véritable névrome caractérisé par une prolifération fasciculaire pseudotumorale. La névralgie est la conséquence de plusieurs conditions mécaniques qui ne sont pas systématiquement associées. La notion de tunnel inter-capito-métatarsien, d'abord, est capitale ; la voûte, constituée par le ligament transverse intermétatarsien, joue indiscutablement le rôle d'un chevalet sur lequel le nerf digital est étiré, lors des mouvements combinés de flexion plantaire du pied et d'hyperextension des orteils. Les troubles statiques interviennent à des degrés divers dans le déclenchement de la névralgie. En effet, chez les patients souffrant d'une névralgie de Morton, on relève de fréquentes anomalies de l'avant-pied comme l'insuffisance du premier rayon, un pied plat ou, au contraire, un pied creux.
Le diagnostic de névralgie de Morton reste résolument clinique. La douleur est située sur le trajet présumé du nerf digital plantaire, entre les têtes métatarsiennes, le plus souvent dans le troisième espace. L'échographie peut révéler une petite masse et surtout permettre d'identifier une métatarsalgie inflammatoire qui constitue le principal diagnostic différentiel de la névralgie de Morton.
Pour traiter une névralgie de Morton, il est habituel, dans un premier temps, de préconiser des mesures orthostatiques : chaussures larges, associées à des semelles pour corriger l'avant-pied rond et la griffe des orteils. Une ou deux injections de corticoïdes, locodolenti, sont habituellement conseillées.
L'échec du traitement médical conduit à envisager deux types de traitement chirurgical : soit la simple neurolyse par section du ligament transverse intermétatarsien et libération de la fibrose périneurale ; soit la résection de la bifurcation du nerf digital et d'un long segment du tronc commun pour favoriser la rétraction du moignon proximal.
La seconde intervention, actuellement conseillée, mettrait à l'abri des récidives qui ne sont pas rares.
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