Nous rapportons l'observation d'un homme de 53 ans atteint d'un cancer oro-pharyngé, dont l'intensité des douleurs a nécessité le recours à de très hautes doses de morphine, soit plus de trois grammes/24 heures, en équivalent morphine orale. L'utilisation des doses élevées de morphine s'observe plutôt chez des sujets relativement jeunes, atteints d'un cancer dont le siège primitif est génito-urinaire ou mammaire et le site métastatique rachidien. Les effets secondaires ne sont pas plus fréquents et sévères qu'avec les doses faibles. La progression tumorale et, peut-être, les variations interindividuelles de la pharmocodynamie des opiacés sont les explications avancées pour expliquer la nécessité des hautes doses. Nous proposons de réaliser une étude prospective prenant comme dose limite inférieure 900 mg/24 h en équivalent morphine orale.

We report the case of a 53-year-old man with oropharyngeal cancer who experienced severe pain requiring high-dose morphine (> 3 g/24 h in oral morphine equivalent). High-dose morphine is generally needed for relatively young patients with a primary cancer involving the genitourinary tract or with spinal metastasis. Side effects are not more frequent nor more severe than with low-dose morphine. Tumoral progress, and perhaps interindividual variations in the pharmacodynamics of opiates, have been hypothesized as an explanation for the need for high doses. We propose conducting a prospective study taking 900 mg/24 hers oral morphine equivalent as the lower dose limit.