La place d'un entraînement aérobie dans la prise en charge de l'accumulation adipeuse abdominale et des désordres métaboliques, observés chez les personnes infectés par le VIH, est envisagée.

Dix-sept adultes lipodystrophiques et deux dyslipidémiques sans modification corporelle ont été explorés avant et apres 4 mois d'entraînement aérobie au seuil ventilatoire. Un test d'effort maximal sur cyclo-ergometre permettait d'individualiser la charge d'entraînement. Les surfaces du tissu adipeux (abdominal) total, viscéral et sous-cutané (respectivement TAT, VAT et SAT) ont été évaluées par tomodensitométrie. Les concentrations sériques de Cholestérol Total (TC), de HDL-Cholestérol, des triglycerides (TG), du lactate (La), de l'insuline et du glucose ont été mesurées apres 12 heures de jeune. Le LDL, les rapports CT/HDL, TG/HDL, l'index d'insulino-résistance (HOMA) et le risque relatif d'incident cardio-vasculaire ont été calculés.

Parallèlement a une amélioration significative de l'aptitude physique, les patients entraînés bénéficient d'une réduction du TAT (– 12,8 % ; p < 0,001), notamment du VAT (– 12 % ; p < 0,01), du Cholestérol Total, des Triglycérides et de la lactatémie (– 23 %, – 43 % and – 19 % respectivement, p < 0,01). Le HDL Cholestérol augmente de + 6 % (p < 0,01). Tous ces effets sont supérieurs a ceux qu'une éventuelle régression vers la moyenne aurait pu occasionner. Les rapports CT/HDL et TG/HDL s'abaissent apres entraînement (p < 0,01) ainsi que le risque estimé d'incident cardio-vasculaire ([sim]13 % ; p < 0,01). Le HOMA n'est pas significativement modifié apres entraînement pour les 9 patients pour qui il est disponible. Des corrélations significatives ont été mise en évidence entre l'évolution des parametres lipidiques et les valeurs initiales (r compris entre – 0,55 et – 0,79 ; p < 0,05), indiquant une évolution plus importante lorsque les désordres lipidiques initiaux sont plus importants.

L'entraînement aérobie réduit donc le tissu adipeux viscéral, les désordres lipidiques, la lactatémie basale et les marqueurs du risque cardio-vasculaire des patients infectés par le VIH. Les effets de l'entraînement sont particulierement marqués chez les patients présentant initialement de larges perturbations lipidiques.

The management of abdominal fat accumulation and metabolic disorders in HIV1-infected patients, by an aerobic training program, is considered.

Seventeen lipodystrophic and 2 dyslipidemic (without body modification) adults were studied before and after 4 months of training. The training load was individualized on a ventilatory threshold basis, determined during a maximal exercise test on cycle ergometer. Total (TAT), Visceral (VAT) and Subcutaneous Adipose Tissue (SAT) were assessed by CT-scan. Total (TC) and High Density Lipoprotein (HDL-C) Cholesterol, Triglycerides (TG), lactate (La), insulin and glucose were measured after a 12-hour-overnight fast. LDL, TC/HDL, TG/HDL, HOMA-insulin resistance index and coronary heart disease (CHD) relative risk (RR _CHD ) were calculated.

Besides a significant improvement of aerobic fitness, trained patients exhibited a reduction in TAT (-12.8%, p < 0.001), specially at the visceral level (– 12%, p < 0.01) and in TC, TG and La (– 23%, – 43% and – 19% respectively, p < 0.01). HDL-C was increased (+ 6%, p < 0.01). All these effects were above changes that could be expected by a possible regression to the mean artefact. Both TC/HDL and TG/HDL were reduced (p < 0.01) and the estimated RR _CHD decreased by [sim]13% (p < 0.01). No significant training effect was observed on the 9 available HOMAs. Significant correlations were found between changes in blood lipid values and baseline measures (r range – 0.55 to – 0.79, p < 0.05), indicating a larger improvement when baseline lipid parameters were higher.

Aerobic training reduced visceral fat, lipid disorders, basal blood lactate and CHD markers in HIV patients. Training effects were particularly important for patients with marked dyslipidemia.