P2025 Mésusage des fibrates chez les diabétiques à haut risque cardiovasculaire en médecine générale - 10/04/13
Résumé |
Objectif |
Les diabétiques en prévention primaire à haut risque cardiovasculaire doivent recevoir une statine selon les recommandations nationales et internationales. Malgré ce consensus, il est courant d’observer des fibrates prescrits en monothérapie chez de tels patients. Notre objectif est d’évaluer la fréquence et les conséquences cliniques.
Patients et méthodes |
Une étude de cohorte à l’échelle nationale issue des données administratives de la CNAM, de l’ALD et du PMSI a identifié du 01/01/08 au 31/12/09 les patients diabétiques ayant eu au moins un remboursement pour un fibrate ou une statine en monothérapie sur cette période, sans remboursement d’hypolipémiant sur les 30 mois précédents. Nous avons sélectionné des patients à haut risque cardiovasculaire (hypertendus (remboursement de traitement anti-hypertenseur), âgés de plus de 50 (hommes) ou 60 ans (femmes) et sans évènement cardiovasculaire enregistré dans les 30 mois précédents. Le suivi a été effectué jusqu’à 900 jours (infarctus du myocarde, AVC, amputation, décès).
Résultats |
Parmi les 31 652 sujets inclus, 4 058 (12,8 %) ont reçu un fibrate en monothérapie. 167 évènements sont survenus dans le groupe fibrate, contre 1 026 parmi les 27 594 patients traités par statine. Les taux annuels ajustés (sexe et âge) des évènements correspondaient à un haut risque, de 2,42 % sous fibrate et 2,21 % sous statine. Les courbes de survie suggéraient que l’hypothèse de proportionnalité requise pour le modèle de Cox n’était pas respectée pour la variable statine/fibrate. Le modèle multivarié a intégré tous les facteurs prédictifs en univarié, et un Hazard Ratio avant et après 540 jours de suivi (HR<540 et HR>540) et montre que les fibrates sont associés à un risque augmenté au-delà de 540 jours HR<540 : 0,95 (IC 95 % : 0,78–1,16), et HR>540 : 1,73 (1,28–2,32).
Conclusion |
La prescription de fibrates en monothérapie chez des patients diabétiques à haut risque cardio-vasculaire reste fréquente et est associée à une perte de chance.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 39 - N° S1
P. A75 - mars 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.