Rapporter et analyser les raisons du choix en pratique courante en France entre schéma basal-bolus (BB), basal-plus (BP = insuline basale + rapide à 1 ou 2 repas) et premix (PM) chez des patients ayant un diabète de type 2 échappant au traitement par insuline basale (IB) et antidiabétiques oraux (ADO).

Un échantillon représentatif de diabétologues utilisant à la fois les schémas BB/BP et PM en intensification de l’IB+ADO a été tiré au sort. Les spécialistes devaient remplir un questionnaire pour 6 patients consécutifs sous IB+ADO nécessitant une intensification de traitement en indiquant les modalités d’intensification de l’insulinothérapie (3 PM et 3 BB/BP par diabétologue), les caractéristiques des patients et les raisons du choix. Les résultats sont exprimés en moyenne ± écart-type ; une analyse de correspondance a été effectuée.

Les questionnaires de 840 patients inclus par 152 diabétologues étaient exploitables. L’intensification a consisté en un schéma PM (47 %), BB (29,5 %) ou BP (23,5 %). La dose quotidienne d’IB (0,46U/kg) n’a pas été déterminante dans le choix du schéma. L’HbA1c était cependant plus élevée chez les patients pour qui l’intensification s’est faite sous forme de BB et a davantage diminué sous BB (– 1,0±0,8 %) que sous BP (− 0,7±0,8 %) ou PM (− 0,7±0,8 %); p<0,05 pour BB vs BP et PM. Le BB a été préféré au BP en cas de glycémies postprandiales élevées. Le BB/BP a été proposé de préférence au PM chez les individus très motivés, jeunes (< 60 ans) et autonomes. Le PM était proposé aux patients plus âgés, non autonomes et moins motivés.

Cette étude suggère que le profil des patients pourrait être déterminant dans le choix d’un schéma d’intensification. Il est donc fondamental de prévoir des essais randomisés pour savoir quel schéma d’intensification apporterait le plus de bénéfices à un patient donné selon son profil.