De nombreux évènements cardiovasculaires persistent chez les patients traités par inhibiteurs de l’HMG Co A réductase (statines), qui restent le traitement de première ligne des dyslipidémies. Le but de cette étude est d’évaluer, pour la première fois en Belgique et dans la pratique médicale courante, la prévalence et le type d’anomalies lipidiques persistants chez les patients belges traités par statines.

Il s’agit d’une étude transversale d’évaluation de la prévalence de toutes les anomalies lipidiques persistantes chez les patients belges traités par statines. Les taux de Cholestérol total, de LDL-C, de HDL-C et de triglycérides ont été obtenus depuis les dossiers médicaux des médecins généralistes. L’évaluation du risque cardiovasculaire des patients ainsi que leurs objectifs thérapeutiques, ont été définis selon les recommandations récentes de l’ESC/EAS.

L’évaluation a porté sur 953 patients traités par statines, parmi lesquels 55,8 % n’atteignaient pas l’objectif de LDL-C. Des taux bas de HDL-C (< 40mg/dl chez les hommes, < 50mg/dl chez les femmes) et des taux élevés de triglycérides (> 150mg/dl) étaient observés chez respectivement 16,4 % et 29,3 % des patients. Par ailleurs, 70,9 % des patients considérés à très haut risque n’atteignaient pas l’objectif de LDL-C tandis que 60,0 % et 33,7 % n’atteignaient pas les objectifs de LDL-C selon qu’ils appartenaient à la catégorie haut risque ou risque modéré. En outre, 73,8 % des patients diabétiques (n=149) n’atteignaient pas l’objectif de LDL-C. Le diabète était significativement associé à une non-atteinte des objectifs de LDL-C (OR 1,49) et de HDL-C (OR 3,11).

Cette étude belge, certes observationnelle, montre l’importance de la prévalence de la non-atteinte des objectifs lipidiques dans une population traitée par statines. La population diabétique reste un groupe atteignant rarement les objectifs thérapeutiques. Enfin, il importe de souligner que de nouvelles recommandations mettent un certain temps avant d’être implémentées.