Crises visuelles révélatrices d’un diabète - 10/04/13
Résumé |
Introduction |
Plusieurs manifestations neurologiques peuvent survenir lors d’une hyperglycémie, notamment des crises épileptiques motrices. Cependant, les crises non motrices (aphasiques, giratoires ou visuelles) sont exceptionnelles et constituent un mode rare de révélation d’un diabète.
Patients et méthodes |
Observation illustrant des crises visuelles révélatrices d’un diabète : à propos d’un cas.
Cas clinique |
Patiente de 59 ans, non connue diabétique, sans antécédents neurologiques, obèse, présente dix jours avant son hospitalisation des manifestations visuelles paroxystiques sous forme de flashs colorés (rouge-vert), des hallucinations visuelles angoissantes associé à une amputation de l’hémi-champs visuel gauche. Ces crises ont un début et une fin brusques, durent 3 minutes et se répètent 4 fois par jour, sans céphalées, ni de crises convulsives ou troubles de conscience. L’examen ophtalmologique a objectivé une hémianopsie latérale gauche avec un fond d’œil normal. L’examen neurologique n’a pas montré de déficit moteur ni sensitif. Une hyperglycémie à 400mg/l est découverte, l’osmolarité plasmatique à 318mmol/l et une croix d’acétone à la bandelette urinaire. L’IRM encéphalique avec des séquences de diffusion a montré des hypersignaux T2 et FLAIR en périventriculaire, en faveur de lésions ischémiques séquellaires. L’électroencéphalogramme a objectivé des pointes lentes paroxystiques à prédominance postérieure sur un rythme de fond normal. La patiente est traitée par réhydratation et insulinothérapie. Les crises visuelles ont cessé après euglycémie obtenu le 3e jour et l’EEG de contrôle s’est normalisé. Evolution après un an est marquée par l’absence de récidive sous antidiabétique oral.
Conclusion |
Les crises non convulsives au décours d’une hyperglycémie sont rares, leur étiopathogénie demeure mal connue. Chez cette patiente, le lien de causalité entre hyperglycémie et crises visuelles est probable devant la disparition des crises et la normalisation de l’EEG après euglycémie ainsi que l’absence de récidive après un recul d’un an. La prise en charge est simple, repose sur l’insulinothérapie et la réhydratation. Les anti-épileptiques seraient inefficaces.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 39 - N° S1
P. A116 - mars 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.