Syndrome de Münchhausen : hypoglycémie factice par glibenclamide - 10/04/13
Résumé |
Introduction |
Les hypoglycémies factices (HF) sont secondaires à une auto-administration d’insuline ou d’un insulinosécrétagogue. C’est le syndrome de Münchhausen le plus décrit.
Patients et méthodes |
Nous rapportons un cas d’HF à la suite d’une prise d’insulinosécrétagogue.
Cas clinique |
Patiente âgé de 20 ans sans antécédents pathologiques notables hospitalisée pour hypoglycémie (HypoG) sévère à 1,5 mmol/l. Au cours de l’hospitalisation, la patiente continue a à voir des hypoG sévères à 2 mmol/l persistantes malgré une perfusion continue de SG10 %. Les dosages hormonaux faits au moment de l’hypoG ont révélé une cortisolémie élevée adaptée, mais une insulinémie et un peptide c élevés et inadaptés. Une TDM pancréatique n’a pas révélé d’anomalies. Un entretien psychologique révèle la notion de conflit récent de la patiente avec son fiancé. Les hypoG ont débuté juste après leur séparation. Une HF par traitements hypoglycémiants (THG) est suspectée devant ce contexte et la notion de bénéfice secondaire en vue d’une prolongation de l’hospitalisation dès l’arrêt de perfusion de SG10 % et la normalisation de la glycémie. La patiente nie toute prise médicamenteuse mais avoue qu’elle s’occupe de sa mère diabétique et lui donne quotidiennement le Glibenclamide (Glb). Lors d’un 1er dosage pharmacologique, la présence du glimépiride est détectée, mais à des concentrations plasmatiques faibles, pouvant cadrer avec une simple interférence. Devant la forte suspicion diagnostic d’HF, la réalisation d’une cinétique plasmatique avec recherche de Glb et glimépiride au moment de l’hypoglycémie et toutes les 30 min pendant 3 h a révélée la présence Glb. Sa concentration au moment de l’hypoG atteint un seuil supra-thérapeutique. Le suivi de la concentration montre sa décroissance progressive.
Discussion |
Les hypoglycémies factices constituent un trouble psychiatrique de diagnostic difficile. Il s’agit le plus souvent de patients de sexe féminin ayant un accès facile aux THG. Seuls 50 % des patients diagnostiqués avouent la prise de THG après confrontation. Un suivi psychiatrique est nécessaire pour éviter les récidives qui peuvent engager dans cette situation le pronostic vital.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 39 - N° S1
P. A111-A112 - mars 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.