Les concentrations élevées du calcium du dialysat ne sont pas associées à la mortalité chez les patients hémodialysés : les résultats de l’étude ARNOS - 28/03/13
au nom des investigateurs de l’étude ARNOS
Résumé |
La concentration en calcium du dialysat (CCD) adéquate en hémodialyse (HD) reste discutée. La Dialysis Outcomes and Practice Pattern Study (DOPPS) a rapporté l’existence d’une surmortalité associée à l’utilisation des CCD les plus élevées. Le but de cette étude est de confirmer l’impact des CCD sur la survie dans une cohorte française. À partir des données initiales de la cohorte ARNOS, comportant des patients hémodialysés prévalents de la région Rhône-Alpes, nous avons réalisé une étude de survie à 42 mois en fonction de la CCD prescrite : 1,25, 1,5 et 1,75mmol/L. En juillet 2005, 1294 patients en HD ont été inclus dans l’étude : 30 % de sexe féminin, diabétiques dans 30 % des cas, âgés de 67,3±14ans et en dialyse depuis 63±75 mois. Les principales CCD utilisées étaient les suivantes : 1,25mmol/L (13,6 % des cas), 1,5mmol/L (74,1 %) et 1,75mmol/L (12,3 %). La CCD n’est pas associée à la survie à 42 mois en utilisant un modèle de Cox ajusté pour l’âge, le diabète, les concentrations sériques de vitamine D, de CRP, d’albumine, les cardiopathies, l’IMC et le nPCR. Les patients dialysés avec une CCD de 1,75mmol/L étaient plus souvent traités par hémodialfiltration (HDF) et avec des durées de séances plus courtes, par cinacalcet, avaient plus fréquemment des antécédents de parathyroïdectomie et des calcémies plus basses. Le groupe traité par HDF montre une tendance à une meilleure survie avec la CCD la plus élevée. La prescription des CCD est restée stable au cours du suivi dans plus de 80 % des cas. Les principales limitations tiennent au caractère observationnel et transversal de cette étude. Les CCD les plus hautes ne sont pas associées à la mortalité dans une cohorte régionale française, contrairement aux résultats de DOPPS. La possibilité d’individualiser la prescription de la CCD, basée sur les paramètres biologiques du métabolisme minéral et leurs traitements, semble fournir un gage de sécurité.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Finding the optimal dialysate calcium (DCa) in haemodialysis (HD) patients remains a therapeutic challenge. Besides, the Dialysis Outcomes and Practice Pattern Study (DOPPS) has reported a greater mortality rate using higher DCa doses. The objective was to assess the impact of DCa prescription on survival. Baseline DCa prescriptions were recorded using a cross-sectional analysis of HD patients from the regional ARNOS French cohort. A prospective 42-month survival analysis study was performed. In July 2005, 1294 HD patients were included in this study. DCa at doses of 1.25, 1.5, and 1.75mmol/L was prescribed in 13.6%, 74.1%, and 12.3% patients, respectively. Using a Cox proportional model adjusted for several parameters, DCa was found to be not significantly associated with survival. Patients receiving 1.75mmol/L DCa were more frequently treated with online haemodiafiltration, cinacalcet, and shorter dialysis sessions; they had a more frequent history of parathyroidectomy and lower calcium levels. The DCa prescription remained stable after 12 months in 80% of cases. This is an observational study; therefore, only baseline data were recorded for analysis. Higher DCa concentration is not associated with mortality, in contrast to the findings by DOPPS. Prescribing DCa on an individual basis according to various mineral metabolism parameters and treatments appears to be safe irrespective of the DCa dosage.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Calcium du dialysat, Hémodialyse, Métabolisme minéral, Survie
Keywords : Dialysate calcium, Hemodialysis, Mineral metabolism, Survival
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Vol 9 - N° 2
P. 103-107 - avril 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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