Corticothérapie préalable au diagnostic de leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) de l’enfant : effet délétère pour la prise en charge diagnostique et thérapeutique - 25/03/13
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Résumé |
Objectif |
Montrer qu’une corticothérapie avant le diagnostic de leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) peut entraîner des difficultés dans la prise en charge de la maladie.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective de 2005 à 2011, multicentrique sur 11 enfants ayant reçu une corticothérapie orale à la dose de 0,6 à 3,3mg/kg/j d’équivalent prednisolone pendant 2 à 15 jours dans les deux mois précédant le diagnostic de LAL.
Résultats |
Quatre enfants s’étaient présentés avec une pancytopénie fébrile, dont 2 avec un sepsis sévère et un myélogramme initial ne permettant pas le diagnostic en temps utile. L’un d’entre eux avait souffert d’un syndrome de lyse brutale et séjourné à deux reprises en réanimation. Une atteinte méningée avait été observée chez 2 adolescents ayant une LAL-T, avec des lésions cutanées pour l’un, une leucostase cérébrale et pulmonaire, avec insuffisance rénale et coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) pour l’autre. Une enfant était décédée d’un choc septique lors de l’induction d’une LAL-T corticorésistante. Quatre enfants n’avaient présenté aucune complication pendant l’induction. Une corticorésistance avait été notée chez 5 enfants, alors que la réponse aux corticoïdes n’était pas évaluable chez 3 autres enfants. Trois allogreffes de moelle avaient été réalisées : la première pour une rechute méningée précoce et les 2 autres pour des LAL-T réfractaires à l’induction.
Conclusion |
Les corticoïdes peuvent être à l’origine d’un retard à la prise en charge de la LAL et semblent majorer les complications initiales, voire favoriser des atteintes diffuses ainsi qu’une corticorésistance ultérieure. La prudence est donc requise quant à leur prescription notamment devant des tableaux cliniques infectieux peu spécifiques, pour lesquels une numération formule sanguine (NFS) est particulièrement recommandée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
The aim of this study was to show that steroid therapy taken before the diagnosis of acute lymphoblastic leukemia (ALL) can alter the management of the disease.
Patients and methods |
We conducted a multicenter retrospective study on 11 children treated between 2005 and 2011, who received oral steroids ranging from 0.6 to 3.3mg/kg/day prednisolone equivalent for a duration of 2 to 15 days during the 2 months prior to diagnosis of ALL.
Results |
Four children had febrile pancytopenia. Among them, 2 had severe infections and a noncontributive bone marrow aspiration. One of them presented a severe tumoral lysis syndrome and was hospitalized twice in the intensive care unit. Two teenagers had central nervous system involvement at diagnosis of T-ALL, 1 having associated cutaneous locations, the second one showing pulmonary and central nervous system (CNS) leukostasis with renal failure and disseminated intravascular coagulation. One child died of septic shock during the induction phase of steroid-resistant T-ALL. Four children had no complications during the induction phase. Steroid resistance occurred in 5 cases and steroid sensitivity could not be evaluated in 3 cases. Three allogeneic bone marrow transplants were performed: the first one because of early CNS relapse, the 2 others because of initial treatment resistance.
Conclusion |
Steroids can induce a delay in the management of ALL and seem to favor initial complications, and possibly increase diffuse locations as well as steroid resistance. Their prescription needs to be carefully managed, especially for uncharacteristic infectious symptoms. Then a complete blood count should be done.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Communication préliminaire : communication orale dans la catégorie SFRP / Recherche clinique au congrès de la société française de pédiatrie le 11 mai 2011 (cas de Rouen) et poster à la réunion annuelle de la société française des cancers et leucémies de l’enfant les 9 et 10 juin 2011 (cas de Rouen et Lille). |
Vol 20 - N° 4
P. 341-347 - avril 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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