Le chemobrain, déficit cognitif subtil après chimiothérapie pour cancer non cérébral, est une entité encore controversée mais largement décrite depuis plus de 15ans dans la littérature internationale. Ce phénomène est cependant presque inconnu des praticiens, neurologues ou oncologues, en France. Les preuves expérimentales animales et en imagerie fonctionnelle chez l’homme sont solides mais contrastent avec les constatations issues des études cliniques. En effet, de nombreux biais méthodologiques tendent à expliquer la difficulté de prouver en pratique clinique la survenue du chemobrain chez nos patients. Pourtant, il nous paraît possible de proposer, à la suite des recommandations de l’International Cognition and Cancer Task Force (ICCTF), une méthodologie permettant de mettre en évidence ce phénomène et dont on pourrait s’inspirer en pratique quotidienne.

Chemobrain, a subtle cognitive decline after chemotherapy in non-cerebral cancer, remains a debated issue, which has nevertheless been widely described for more than 15 years in the international literature. This phenomenon is almost unknown in France to experts, neurologists and oncologists. Experimental evidence from animal models and from human functional imagery is reliable but contrasts with the observations made during clinical studies. Indeed, in clinical practice, the difficulty in proving the occurrence of chemobrain may be explained by a large number of methodological skews. However, considering the International Cognition and Cancer Task Force (ICCTF) guidelines, we propose a methodology applicable in daily practice and capable of improving awareness of this phenomenon.