Schizophrénie, logicité et perspective en première personne - 18/03/13
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Résumé |
Le délire des schizophrènes est repéré en psychiatrie comme l’une des formes de pensée les plus radicalement déviantes. Il est d’ailleurs appréhendé le plus souvent sur la base de l’analyse des productions verbales (échelles, tests, expérimentation) et du discours des patients. Faut-il considérer que la folie est synonyme de toute perte de logicité, voire de rationalité ? Le supposer aide-t-il à comprendre la schizophrénie ? Dans cet exposé, nous défendrons l’inverse. À partir d’une discussion sur le principe de charité, nous abordons la question de la rationalité et de la logicité des schizophrènes, puis de leur compréhension, dans une perspective philosophique générale. Nous présentons ensuite un travail fondé sur cette hypothèse de logicité, portant sur la formalisation des conversations schizophrènes. Certaines « ruptures » conversationnelles sont manifestement typiques de la pathologie, et leur théorisation soulève la question de leur localisation : faut-il placer les ruptures au plan logico-sémantique, ou bien au plan pragmatique-interactionnel ? L’analyse conduit à admettre les deux réponses comme reflétant deux points de vue possibles sur la conversation pathologique : celle, externe ou à la troisième personne, du sujet « normal » et celle, interne ou à la première personne, du sujet schizophrène. Les analyses formelles sont conduites dans le cadre de la Segmented Discourse Representation Theory de Asher & Lascarides, dont les principes sont succinctement exposés dans l’article.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
The delirium of schizophrenia is marked in psychiatry as one of the most radically deviant forms of thought. It is also very often apprehended based on the analysis of verbal productions (scales, tests, experiments) and the speech of patients. Should we consider that insanity means a complete loss of logicality or rationality? Does assuming it help to understand schizophrenia? In this paper, we shall defend the reverse. From a discussion on the principle of charity, we address the question of rationality and logicality of schizophrenics and their understanding in a general philosophical perspective. We then present a work, based on this assumption of logicality, on the formalization of schizophrenic conversations. Some conversational “failures” are clearly typical of the pathology, and their theoretical account raises the question of their localization: shall one locate the breaks either at a logico-semantic, or at a pragmatic and interactional level? The analysis leads us to admit the two answers as reflecting two possible views on the conversation disease: the external or third person perspective, i.e., that of the “normal” subject, and the internal or first person perspective, specific to the schizophrenic. The formal analysis is conducted within the framework of Segmented Discourse Representation Theory of Asher & Lascarides, whose principles are briefly outlined in the article.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Schizophrénie, Logique, Linguistique, Pragmatique, Sémantique, Communication verbale, Subjectivité, Compréhension, Pensée
Keywords : Schizophrenia, Logic, Linguistics, Pragmatics, Semantics, Verbal communication, Subjectivity, Understanding, Thought
Plan
Toute référence à cet article doit porter mention. Rebushi M. Schizophrénie, logicité et perspective en première personne. Evol psychiatr. année ; Vol. (N̊) : pages (pour la version papier) ou adresse URL et date de consultation (pour la version électronique). |
Vol 78 - N° 1
P. 127-141 - janvier 2013 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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