Discipline qui prend en charge de façon non chirurgicale la reconstruction des pertes de substance du massif facial, la prothèse maxillofaciale se révèle actuellement comme une branche phare des disciplines odontostomatologiques par sa spécificité prothétique. Malgré l'aspect parfois impressionnant des cas traités qui frappent indéniablement les consciences et son attache historique remontant à la plus haute Antiquité, la prothèse faciale reste une discipline médicale mal connue des patients et parfois des praticiens eux-mêmes. De nombreuses confusions règnent encore dans sa terminologie propre, son exercice clinique et ses finalités thérapeutiques. À côté des importants progrès de la chirurgie reconstructrice, la prothèse maxillofaciale reste toujours d'actualité dans le domaine de la reconstruction de la face et se révèle d'un recours majeur dans nombre de cas. L'usage de moulages faciaux réalisés « sur mesure » et la mise en œuvre de biomatériaux tels que les élastomères de silicone permettent la confection d'épithèses faciales autorisant des reconstructions esthétiques bien intégrées par le patient, lui redonnant une vie relationnelle et sociale acceptable. Les auteurs ont ainsi voulu revenir sur les évolutions majeures réalisées ces quelques années en prothèse faciale, notamment en ce qui concerne les matériaux, l'imagerie et la prise en compte de l'aspect psycho-social de la discipline. Ils présentent ainsi méthodes et techniques telles qu'elles sont pratiquées actuellement dans les centres hospitalo-universitaires.